SNU, non merci. Retraites, non merci. Solidarité, non merci ?

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SNU, non merci. Retraites, non merci. Solidarité, non merci ?

Les semaines passent et se ressemblent beaucoup. Sur le sujet brûlant du moment, à l’heure où j’écris ces mots, les organisations syndicales ont réagi à la décision gouvernementale du recours au 49.3 de la constitution pour faire passer la réforme des retraites. Au delà d’une mobilisation sociale qui ne peut / pourra pas s’arrêter comme cela, le recours à cet article si bien connu maintenant, montre également le risque d’un vote sur une majorité incertaine. D’un côté, une démocratie sociale qui s’est exprimée bruyamment et de l’autre, une démocratie parlementaire qui tousse. Rien de bon ne peut en sortir à moyen terme dans les enjeux démocratiques dont notre société a besoin. Un boulevard pour l’éducation populaire si souvent cantonnée à la "garde d’enfants" ou à "l’occupationnel", alors que le projet politique d’une émancipation des individus par la compréhension des enjeux les concernant n’aura jamais été aussi présent (Ou absent, c’est selon).

D’ailleurs, à propos d’éducation populaire, les grandes fédérations se mobilisent de plus en plus sur le Service national universel (SNU) qui deviendrait obligatoire. Si on peut ne pas être opposé à des dispositifs permettant l’engagement des jeunes, les organisations réunies au sein du collectif « Jeunesse Citoyenneté Émancipation » rappellent dans un courrier adressé au Président que "l’engagement doit rester entièrement choisi". Sans parler de la difficulté déjà présente à recruter des animateurs qualifiés, et donc une concurrence avec un autre dispositif ! Les enjeux liés à la jeunesse sont tels, selon les organisations, qu’il vaudrait mieux les recentrer sur de la transversalité et de l’émancipation plutôt que de "formater, contrôler et militariser les jeunes".

Le collectif Alerte dresse une bilan sévère et anticipé de 2023 côté solidarité avec un risque d’"une année blanche pour la solidarité" selon lui. L’inflation grignote les budgets des foyers, et surtout ceux des plus faibles, ceux dont les minimas sociaux n’ont pas été revalorisés pour compenser cette hausse des prix. Le collectif demande également la mise en place de différentes tarifications qui semblent pourtant tellement évidentes qu’on pourrait penser qu’elles existent déjà depuis longtemps. Mais non.

Enfin, quand vous lirez (probablement) cet édito, ce sera la 1ière édition de la journée nationale des aides à domicile. L’UNA a sollicité OpinionWay pour une enquête auprès des directeurs des services d’aide et de soins à domicile de son réseau au sujet de leurs difficultés de prise en charge des besoins. Les résultats sont sévères "1 demande de prise en charge sur 10 doit être refusée et 1 demande sur 4 ne peut pas être prise en charge intégralement". Les différentes sonnettes d’alarme n’ont pas suffi à conduire le secteur dans une impossibilité à répondre aux besoins de la population. Les directeurs proposent des pistes d’amélioration.

Bonne fin de semaine,
Bonne lecture,

Guillaume Chocteau

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