Un cri d’alerte face aux dangers de la protection sociale.... Isabelle RYO, directrice de la mutuelle MCRN à NANTES

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Un cri d'alerte face aux dangers de la protection sociale.... Isabelle RYO, directrice de la mutuelle MCRN à NANTES

Directrice d’une « vraie » mutuelle de santé solidaire, la MCRN, l’accès aux soins à la
santé pour tous fait partie de mon quotidien. Depuis 34 ans, les administrateurs de la
MCRN agissent pour la protection de tous les citoyens sans exclusion.

L’accord national interprofessionnel (ANI) signé le 11 janvier 2013 par certains syndicats
patronaux et de salariés, notamment ses articles 1 et 2 portant sur la couverture santé,
est présenté comme un nouveau droit pour les salariés. Attention, danger !

Jusqu’à
présent notre protection sociale est avant tout assise sur un haut niveau des régimes
obligatoires. Ce système est envié par nos voisins ; nous avons « Madame Sécurité
Sociale » qui est la garante de ce système solidaire et universelle.
Aujourd’hui l’ANI est un grave danger pour l’accès à la santé pour tous. Les mutuelles de
France réaffirment que l’amélioration réelle de la couverture des salariés et de
l’ensemble des français ne peut s’envisager qu’en renforçant le régime obligatoire de
Sécurité sociale.

Ces contrats collectifs sont présentés comme une première avancée pour permettre
aux salariés de bénéficier d’une complémentaire santé aidée dans un contexte où le
décalage croissant entre coût réel des soins et remboursement du régime
obligatoire l’a rendu indispensable. Cependant, il faut s’interroger sur le modèle de
protection sociale dont notre société a besoin. L’intérêt général c’est de préserver et
développer le droit à la santé et la prévention pour tous.

Avec cet accord , que faisons-nous des chômeurs, des retraités ou encore des jeunes en formation qui, eux, n’auront pas de "droit à la complémentaire santé" ?
Quelle place laissons-nous à la solidarité intergénérationnelle ?

Les contrats collectifs réduisent les recettes de la Sécuri té sociale et de l ’Etat, par
le biais, des exonérations sociales et fiscales considérables (4,3 Md€).

L’extension
par l’ANI, présente u n coût sup plémentai re évalué à 2,5 Md €. N ous ne p ouvons
que constater qu’une parti e de la population bénéficie de l’aide, alors que t out l e
monde la finance. Nous avons l à, grandeur nature, le résultat d’une logi que qui e st
u n système de protection sociale à plusieurs vitesses qui laisse sur le coté des million s de personnes.

Par ailleurs, notre mutuelle en vertu de ses fondamentaux, refuse de
rembourser les dépassements d’honoraires, alors que les contrats collectifs
garantissent pour la plupart le risque « dépassements d’honoraires ». Nous
craignons de voir par la généralisation aux salariés de la complémentaire santé, la
marchandisation de la santé et l’augmentation des dépenses de santé. On peut
entendre dire : Pourquoi se priver, la mutuelle rembourse ? Mais qui paie en
réalité ?

Les aides publiques pour l’accès à une complémentaire santé doivent pouvoir
bénéficier à l ’ensemble de la population selon des critères de solidarité renforcés.

Nous demandons une remise à plat de toutes les aides publiques existantes et leur réorientation pour assurer l’ accès de tous à la santé, et donc à la complémentaire.

Isabelle RYO – Mutuelle MCRN

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