Que la santé n’y perde pas son AME !

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Que la santé n'y perde pas son AME !

L’Aide médicale d’Etat fait toujours parler d’elle, c’est devenue "l’arbre coûteux [1] de la forêt de la solidarité avec les étrangers". Depuis un mois, le sujet est très présent car un amendement a été déposé dans le cadre de la discussion sur la prochaine loi "immigration". Les acteurs concernés ont chacun défendu leur position. Cette semaine, c’est la FNCS qui apporte sa pierre. Elle rappelle que le supposé gain d’une économie de 350 millions d’euros pourrait avoir des conséquences beaucoup plus coûteuses en santé et en euros. L’AME, c’est avant tout une protection contre les épidémies et un levier de santé individuel. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’inspection des affaires sociales (IGAS) dans son rapport. Le rapport dit également que l’accès à ce droit est tellement compliqué que seule la moitié des potentiels bénéficiaires y accèdent réellement. Bref, un vrai sujet de santé et de solidarité, qui devrait être loin des polémiques.

Le mois de juin a été le mois de juin le plus chaud depuis très longtemps. Il est vrai que les thermomètres ont joué avec des températures qu’on atteint normalement en plein milieu de l’été. Et la chaleur n’est pas forcément l’amie des humains, surtout des personnes âgées, surtout des personnes âgées isolées. Et les acteurs de solidarité alertent déjà sur les risques liés à la canicule. Les petits frères des pauvres mobilisent et alertent pour éviter les conséquences des grands coups de chaleur. Ils rappellent d’ailleurs qu’en 2022, "l’excès de mortalité a été le plus important depuis la mise en place du Plan National Canicule en 2004 avec 2 816 décès en excès (+ 16,7 %) dans les départements concernés et la classe d’âge des plus de 75 ans la plus touchée (2 272 décès en excès ; + 20,2 %)". Les chiffres laissent perplexes sur l’efficacité réel du plan Canicule et tendraient à appuyer les demandes des acteurs, dont celles des petits frères des pauvres pour le modifier.

Hier, dans plusieurs régions, les acteurs de la proximité et des métiers de l’humain se mobilisaient de nouveau pour obtenir les budgets pour rendre enfin équitables et justes le Ségur de la santé. Depuis 3 ans, une partie des acteurs et une partie des professionnels se mobilisent car ils sont laissés de côté dans la reconnaissance post covid. Cette reconnaissance passe bien entendu par du salaire, mais aussi par la reconnaissance par les pouvoirs publics des efforts faits pour que l France continue d’avancer pendant la pandémie, surtout auprès des plus fragiles. L’UNIOPSS a bien entendu soutenu la mobilisation qui avait lieu dans plusieurs endroits en France.

L’UDES a décroché une belle victoire de lobbying par le vote de l’amendement qui complète l’article 3 du projet de loi sur le partage de la valeur, en permettant "d’étendre aux structures de l’ESS, et en particulier aux associations, le principe de partage de la valeur produite par leurs salariés, quand un accord de branche étendu le prévoit". La loi sur le partage de la valeur produite est en cours d’examen, suite à l’ANI du même nom. Les petites associations, statut juridique excluant souvent les dispositifs de partage du résultat (parce que non obligatoire) vont pouvoir y penser plus facilement et engager des discussions internes sur leur mise en place. Cela ne remplace pas une augmentation de salaires, mais participe malgré tout à renforcer le pouvoir d’achat des salariés en ces temps compliqués.

Bonne lecture,
Bonne semaine,

Guillaume Chocteau

[1Merci de le prendre comme une expression dans la phrase et non mon point de vue

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