"Développement de la petite enfance... Ca l’fait ou pas ?"

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"Développement de la petite enfance... Ca l'fait ou pas ?"

A vrai dire... J’y perds mon latin... Qui était déjà loin ! Les enjeux sont connus, les constats sont faits, les paroles sont écrites et les plans sont tirés. L’heure est au positionnement. Et côté avis sur la question, on ne peut nier qu’ils sont disparates.
Tout est lié à la Convention d’Objectifs et de Gestion Etat-Cnaf 2023-2027 et la création d’un service public de la petite enfance. J’ai déjà eu l’occasion d’en parler. Les acteurs, globalement, trouvent l’idée intéressante (Je pense même qu’ils l’ont glissé à l’oreille) mais sont inquiets des ambitions par rapport aux moyens. Un grand classique me direz vous ! Certes, mais cela va mieux en le répétant.
Un collectif assez symbolique, regroupant (entre autres) la FEHAP, la FNMF, l’ANEM ou encore la FNAPPE, s’interroge sur les moyens débloqués et regrettent la méthode employée : "l’absence de considération des membres du comité filière petite enfance, qui travaillent avec un fort engagement depuis plusieurs mois pour améliorer la qualité d’accueil et l’attractivité du secteur, elles auraient souhaité à tout le moins ne pas découvrir le volet qualité par la presse". Seuls les 2/3 sont financés par l’Etat, le reste incombant, à priori, aux communes qui seront, selon le collectif, dans une grande difficulté pour compenser. Sans compter que la revalorisation salariale passerait par un accord de branche au préalable pour la mettre en place auprès des salariés. Bref, beaucoup d’incertitude pour de réelles attentes. L’UNAF regroupant les associations familiales, salue l’effort accompli, mais regrette l’absence suffisante de prise en compte du soutien à la parentalité. L’Union alerte également sur les difficultés de recruter des assistantes maternelles alors qu’elles représentent probablement le levier mis en avant pour atteindre les places suffisantes d’accueil.
D’autant que de politique auprès des jeunes, les événements récents nous montrent qu’elles sont insuffisantes. C’est le sujet de la communication d’Hexopée et du CNAJEP. Peu ou prou, mon édito de la semaine dernière disait la même chose (Ou l’inverse. L’ont ils lu avant de rédiger leur communiqué ?). Les territoires ont besoin d’éducation populaire, d’ESS, d’associations : "Les causes en sont hélas en grande partie connues : retrait des services publics de trop de nos territoires, qu’ils soient métropolitains et ultramarins ; affaiblissement parallèle de l’indispensable tissu associatif faute de soutien public ; effets limités de politiques publiques du fait de saupoudrage ou de renoncement, notamment dans le champ de la politique de la ville mais aussi dans les zones rurales ou en déprise ; tensions exacerbées jeunesse - police - justice".

Aujourd’hui a été voté par le Sénat le projet de loi portant mesures d’urgence relatives au fonctionnement du marché du travail en vue du plein emploi. Il prévoit entre autres la création de France Travail en remplacement de Pôle Emploi. Et plein d’autres choses. Le collectif Alerte a communiqué de façon assez brutale sur le projet de loi en le informant "des risques importants de régression sociale pour les personnes en situation de précarité, s’il était adopté en l’état". L’analyse est précise, les risques sont constatés et détaillés. Si le projet passe dans l’état, c’est effectivement de grandes difficultés auxquelles seront confrontées les bénéficiaires de minima sociaux.

Bonne lecture,
Bonne fin de semaine.

Guillaume Chocteau

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