Au cœur du 19e arrondissement de Paris, le projet inédit de recherche-action « Rue de la Solidarité », a permis en quelques années de revitaliser un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV). Par une série d’initiatives englobant l’art urbain, la végétalisation et le remodelage du mobilier, ce projet transforme l’espace public en un lieu de vie inclusif et agréable. Engageant activement les habitants dans la conception et la mise en œuvre, « Rue de la Solidarité » est devenu un modèle dynamique de développement urbain inclusif, renforçant le lien social et enrichissant le quotidien des habitants.
L’initiative Rue de la Solidarité, orchestrée par l’association D2L, l’Eternel solidaire, et soutenue par la Fondation des solidarités urbaines, est une réponse innovante aux défis urbains et sociaux rencontrés par les habitants du 19e arrondissement de Paris, un quartier marqué par des enjeux de précarité, un manque d’espaces verts et de lieux de rencontre intergénérationnels. Située dans un secteur désigné comme prioritaire par la politique de la ville (le quartier Danube), cette rue symbolise désormais un virage vers un urbanisme plus participatif et solidaire.
L’association D2L rassemble depuis 2021 habitants, associations, bailleurs sociaux et institutions afin de créer un environnement urbain qui reflète les besoins et les aspirations de tous ses usagers, selon deux axes principaux : améliorer physiquement l’espace pour le rendre plus agréable et fonctionnel, et renforcer le tissu social en impliquant directement les habitants dans le processus de transformation.
Transformer la rue en un espace public dynamique et inclusif
Le projet a été fortement axé sur la participation des habitants à chaque étape, depuis la planification jusqu’à l’exécution. Les enfants et les jeunes du quartier ont été spécifiquement engagés à travers des programmes éducatifs et des activités créatives, les encourageant à voir leur environnement urbain comme un espace d’expression et d’appartenance.
La végétalisation de la rue a été une priorité, avec l’installation de jardinières et la création de micro-jardins gérés par les riverains. Cela a non seulement embelli l’espace mais a aussi contribué à la biodiversité et à la réduction des îlots de chaleur urbains. Des ateliers de jardinage collectifs ont été organisés pour enseigner aux habitants les techniques de plantation et d’entretien des plantes, renforçant ainsi leur lien avec l’environnement naturel.
Le mobilier urbain existant a été repensé pour être plus iclusif et fonctionnel. Des bancs modifiés et des installations ludiques ont été introduits pour encourager les interactions et rendre l’espace plus accueillant. Des ateliers d’art urbain ont également été organisés, impliquant les habitants dans la création de fresques murales et la customisation de potelets, transformant ainsi la rue en une galerie à ciel ouvert.
De manière générale, des améliorations ont été apportées pour rendre la rue plus sûre et accessible : amélioration de la signalisation, création de passages piétons sécurisés et visuellement distincts pour faciliter la mobilité de tous, notamment des personnes âgées et des enfants et, enfin, optimisation de l’éclairage public pour augmenter la sécurité nocturne, transformant ainsi la rue en un espace utilisable à toute heure.
Des impacts significatifs et variés sur le quartier et ses habitants
En impliquant activement les habitants dans la conception et la réalisation du projet, un sentiment renforcé d’appartenance à la communauté a été développé. Les interactions entre voisins se sont multipliées, réduisant l’isolement social et bâtissant des relations intergénérationnelles fortes.
Les espaces communs revitalisés sont devenus des lieux de rencontre et d’échange, où des activités communautaires régulières sont organisées, favorisant la cohésion sociale. Les interventions en matière de végétalisation et d’art urbain ont encouragé une utilisation plus fréquente de l’espace public pour le loisir et la détente, améliorant ainsi le bien-être général des habitants.
Les ateliers et les activités éducatives ont permis aux habitants, notamment aux publics plus fragiles – enfants, séniors isolés, bénéficiaires des minima sociaux, jeunes en difficulté, familles nombreuses ou monoparentales, de développer des compétences en jardinage, en art et en gestion communautaire. Cela a non seulement renforcé leur capacité d’action mais a également éveillé un intérêt pour le développement durable et les enjeux écologiques.
Le projet a également offert aux participants une plateforme pour exprimer leurs idées et opinions sur l’aménagement urbain. Le modèle de co-construction utilisé dans le projet "Rue de la Solidarité" a prouvé son efficacité, offrant un exemple concret et inspirant de développement urbain participatif qui permet aux habitants de se réapproprier l’espace urbain et pourrait être répliqué dans d’autres quartiers ou villes confrontés à des défis similaires.
Soutenue par le Ministère de la Cohésion des Territoires à travers le label national "Fabriques de territoire", l’association D2L, l’Eternel solidaire espère non seulement maintenir les bénéfices actuels du projet "Rue de la Solidarité" mais aussi encourager la création de projets similaires dans d’autres parties du 19e arrondissement et au-delà, grâce à la création de partenariats avec d’autres associations, bailleurs sociaux, et institutions publiques.