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Et si demain, Total était une SCIC ?

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Et si demain, Total était une SCIC ?

Titre provocateur, certes, mais la SCIC représente un statut tellement intéressant pour des entreprises satisfaisant des besoins sociaux de base qu’on pourrait, l’imagination laissée libre, imaginer que les régies de l’eau soient en SCIC, les fournisseurs de gaz ou d’électricité (Même si Enercoop s’approche du modèle !),... Les Licoornes d’ailleurs se rapprochent totalement de l’idée qu’on pourrait se faire d’une "République coopérative" dans laquelle l’intérêt collectif, voire général, prendrait le dessus sur l’intérêt particulier, voire égoïste.
En tout cas, c’est le créneau, un peu provocant qu’a pris la CGSCOP dans sa dernière communication en rappelant que dans les SCOP, ce sont les salariés qui prennent les décisions ! Même si les conflits sociaux existent aussi dans les SCOP, on ne pourrait pas imaginer un partage des richesses produites aussi inégales que celles qu’on laisse voir chez Total ou quelques autres grandes entreprises.
La SCIC est d’ailleurs mise à l’honneur par ESS France dans une publication des évolutions (en nombre) des SCIC. +88% en 5 ans, ce qui représente, malgré un relatif faible nombre, une belle progression passant à plus de 1100 SCIC en France en 2021. Ce modèle né en 1995 pour permettre l’exercice commercial dans un cadre proche de celui de l’associatif trouve sa voie et se développe donc.
Ce mélange entre intérêt collectif / général et entrepreneuriat est le fondement même de l’économie sociale et solidaire. Marlène Schiappa a ainsi lancé un tour de France du bénévolat il y a 15 jours (Oui, je l’avais un peu mis de côté, mille excuses) pour mettre en valeur et faire reconnaître encore plus le travail quotidien des bénévoles dans les ... associations. On peut trouver dommage par ailleurs qu’on ne parle pas assez du bénévolat dans les autres statuts de l’ESS, qu’on ne le reconnaisse pas autant, et à fortiori, qu’on ne le valorise aussi peu.
Si on ne valorise pas le bénévole d’autres statuts, force est de constater qu’édito après édito, la reconnaissance des métiers de celles et ceux qui travaillent auprès des plus vulnérables ne trouvent toujours pas écho positif. Comment peut-on se réjouir, par exemple, qu’il y a 15 ans, une aide soignante commençait à 1.6 fois le SMIC et que maintenant, le début de carrière soit à 1 SMIC ? Le travail est il moins pénible ? Travaillent-ils moins ? Certainement pas, mais c’est juste le constat d’un manque de reconnaissance, qui conduit à de graves difficultés de recrutement dans un secteur déjà en tension.

Bonne lecture,
Bonne fin de semaine

Guillaume

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