Mortalité infantile : pourquoi cette singularité française ?

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Mortalité infantile : pourquoi cette singularité française ?

Avec 4,1 décès pour 1 000 naissances, la mortalité infantile en France augmente, alors qu’elle diminue ailleurs en Europe. En cause : fermetures de maternités, surcharge des hôpitaux, manque de personnel. Pourquoi la France est-elle en si mauvaise position ? Comment mieux protéger les nouveau-nés ?

Avec
- Sébastien Leurquin, journaliste d’investigation
- François Goffinet, gynécologue-obstétricien, chercheur en épidémiologie périnatale, chef de service à la maternité Port-Royal.
- Lucile Abiola, sage-femme clinicienne en psychiatrie périnatale au CHU d’Angers et doctorante en éthique

La mortalité infantile en France progresse alors que les naissances diminuent. Avec un taux de 4,1 ‰, le pays est l’un des plus mal classés en Europe. Derrière ce chiffre, des réalités alarmantes : manque de lits en réanimation néonatale, fermetures de maternités, pénurie de soignants et recours croissant aux intérimaires, ce qui dégrade la qualité des soins. Les premiers jours de vie sont les plus critiques : 70 % des décès ont lieu à la maternité. Les inégalités sont marquées selon les territoires, la Seine-Saint-Denis et les départements ultramarins étant les plus touchés. Les professionnels alertent depuis des années, mais les réponses politiques restent insuffisantes. Si des mesures ont été annoncées, elles peinent à compenser des années de désinvestissement. Un plan d’urgence est nécessaire pour renforcer les effectifs, assurer un suivi postnatal efficace et garantir un accès aux soins sur tout le territoire.
Pour aller plus loin :

- Nous vous recommandons la lecture de l’enquête de Sébastien Leurquin et Anthony Cortes, "4,1 : le scandale des accouchements en France", qui vient de paraitre aux éditions Buchet Chastel.

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