La mairie de Marseille méprise les alternatives à l’incinération

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La mairie de Marseille méprise les alternatives à l'incinération

Alors que de nombreuses collectivités décident de renoncer à l’incinération, la mairie de Marseille persiste en dépit des nombreuses protestations et va même jusqu’à la violence sur des élus.

L’enquête publique expéditive concernant l’implantation par la Communauté Urbaine de Marseille d’un incinérateur à Fos-Mer est maintenant fini mais la lutte contre ce projet ne faiblit pas. Lundi 12 décembre, un nouveau rassemblement avait lieu devant l’Hôtel de Ville de Marseille à l’appel du SAN Ouest Provence et en accord avec les élus des 6 villes de l’intercommunalité. Cette manifestation a réuni encore une fois un grand nombre de personnes décidées à protéger la santé et l’environnement. Les différentes réunions publiques organisées par les associations mobilisées et le plan d’élimination des déchets rédigés par le conseil général ont démontré la faisabilité des alternatives à l’incinération. La réponse violente de la municipalité face aux demandes des élus (un élu a été blessé[1]) prouve la faiblesse des arguments de son projet face aux propositions alternatives.

L’incinération est une technique obsolète, qui en plus d’être dangereuse pour la santé et l’environnement, ne s’inscrit pas dans une politique de développement durable. La mairie de Marseille a le devoir de prendre en compte les demandes des citoyens et mettre en place une politique de gestion durable des déchets ménagers. Elle ne peut plus occulter qu’en France cette année des communautés d’agglomération ou des départements ont choisi de renoncer à l’incinération : Dordogne, Lot et Garonne, plan d’élimination des déchets sans recours à l’incinération, communauté d’agglomération d’Angers (49) fermeture et non-remplacement de l’usine d’incinération en 2010, Gueugnon (71) et Izon (33) abandon du projet d’incinérateur...rejoignant une liste déjà longue.

La communauté urbaine de Marseille fait de plus un choix économique très risqué. En effet la communauté européenne demande en 2008 une amélioration conséquente de la collecte des matières recyclables : que va t il rester à brûler dans l’incinérateur ? Si tout le monde reconnaît enfin les problèmes de santé publique et environnementaux posés par la décharge de l’Entressens, l’incinérateur ne résoudra pas le problème de la mise en décharge. Les REFIOM[2] (2 à 5% du poids des OM[3] entrants dans l’incinérateur), les boues issues du traitement des eaux utilisées pour le lavage des fumées, les mâchefers[4] (30% du poids des OM entrants dans l’incinérateur) et les refus seront respectivement envoyés en décharges de classe 1 et 2.

Le CNIID soutient les associations locales[5] et la démarche des élus dans leur lutte contre l’incinération[6] et se mobilise pour préparer la prochaine bataille juridique annoncée.

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