Erika : l’environnement ne doit plus être une variable d’ajustement

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Erika : l'environnement ne doit plus être une variable d'ajustement

Les Amis de la Terre France se sont portés partie civile en 2000 dans le procès de la marée noire de l’Erika, qui s’ouvrira lundi prochain à Paris. Représentée par Maître William Bourdon et Maître Alexandre Faro, l’association espère que les débats permettront de faire la lumière sur la responsabilité civile et pénale des acteurs de la catastrophe, en dépit des lacunes du droit maritime international.

Suite au naufrage de l’Erika en décembre 1999, les dégâts environnementaux de la marée noire qui a suivi ont été considérables : des centaines de kilomètres de littoral souillés, des dizaines de milliers d’oiseaux empoisonnés, des écosystèmes détruits... Sans compter les préjudices économiques très lourds subis par les collectivités locales et les artisans de la mer de la façade Atlantique.

Malgré les nombreuses pollutions qui ont marqué ces dernières décennies, le droit maritime international n’est toujours pas suffisamment contraignant. Pour Gwenael Wasse, chargé de la responsabilité environnementale des entreprises aux Amis de la Terre : « A chaque marée noire, les responsabilités sont diluées et rejetées sur des acteurs secondaires. Il est grand temps de réformer un système qui réduit le respect de l’environnement à une simple charge financière : les marées noires ne sont pas une fatalité, et les entreprises pétrolières doivent assumer les conséquences de leurs activités ».

Les Amis de la Terre attendent notamment du tribunal qu’il caractérise la responsabilité pénale et civile de Total en sa qualité d’affréteur. Maître William Bourdon du cabinet BVB précise : « Il y a un niveau de cynisme dans la prise de risque délibérée de dommages pour autrui qui doit servir de fondement à une condamnation pénale. Les obligations de Total doivent s’apprécier aussi à l’aune de sa revendication, depuis des années, d’être un champion de la responsabilité environnementale ».

Alors que la publication du dernier rapport du GIEC la semaine dernière à Paris a confirmé l’aggravation du changement climatique, le procès est aussi l’occasion de rappeler l’urgence d’une société sobre en énergies fossiles. Les Amis de la Terre continueront de soutenir les économies d’énergie et le développement des énergies renouvelables, seules à même
d’assurer un avenir décent pour les générations futures.

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