Total : l’heure des choix

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Total : l'heure des choix

Alors que Total annonce des nouveaux bénéfices records pour l’exercice 2006, les Amis de la Terre rappellent que cette rente financière découle du commerce des énergies fossiles dont la combustion aggrave le changement climatique, et met gravement en péril la qualité de vie des générations futures. Ils espèrent que le cinquième groupe pétrolier du monde saura prendre ses responsabilités, et amorcer très rapidement le virage vers les énergies renouvelables.

12,585 milliards d’euros : c’est le chiffre des bénéfices records du groupe Total pour l’exercice 2006, en hausse de 5% par rapport à 2005. Cette nouvelle performance financière est très loin d’être une bonne nouvelle pour l’environnement et les générations futures. L’utilisation sur-intensive des énergies fossiles est en effet responsable du
changement climatique, dont les effets potentiellement dramatiques viennent d’être confirmés à Paris par le dernier rapport du GIEC.

Chargé de la campagne Responsabilité des entreprises aux Amis de la Terre, Gwenael Wasse est ironique : « Total communique beaucoup sur le développement durable, mais la réalité est plus triviale. Par exemple, l’ « implication déterminée » [1] du groupe dans l’éolien se résume à cinq éoliennes sur le site de sa raffinerie de Dunkerque. C’est d’ailleurs du même endroit qu’est parti l’Erika en décembre 1999, au sujet duquel Total nie aujourd’hui toute responsabilité ». Quant à l’intérêt des activités du groupe pour les
populations civiles des pays du Sud, il est loin d’être évident : si le Nigeria, par exemple, est le premier producteur de pétrole du continent africain, c’est aussi l’un des pays les plus corrompus et les plus pauvres du monde. Le torchage du gaz, pourtant illégal depuis 1984, y est d’ailleurs une cause majeure d’impacts environnementaux et sanitaires dans le delta du Niger.

Les conséquences environnementales, sociales et économiques de l’épuisement des réserves d’énergies fossiles et du changement climatique seront potentiellement dramatiques. L’heure est à l’action, et les entreprises doivent y prendre part à hauteur de leur responsabilités et de leurs moyens. Les Amis de la Terre attendent du nouveau directeur du groupe M. De Margerie qu’il privilégie l’investissement massif dans les énergies renouvelables, plutôt que dans l’extraction des hydrocarbures ou la production nucléaire non-durable et productrice de déchets, comme il en a fait récemment mention. Gwenael
Wasse conclut : « Nous ferons pression sur Total pour que le groupe participe à l’effort collectif contre le changement climatique, au même titre que les citoyens ou les pouvoirs publics ; sa crédibilité est en jeu ».

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