Erika : plaidoirie des Amis de la Terre

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Erika : plaidoirie des Amis de la Terre

Avocat des Amis de la Terre France dans le cadre du procès Erika qui se tient actuellement au Tribunal de grande instance de Paris, Maître William Bourdon a tenu sa plaidoirie mardi 29 mai après-midi. Portés partie civile dans l’affaire suite à la marée noire qui a souillé 400 kilomètres de littoral atlantique durant les premiers mois de l’année 2000, au côté de nombreuses autres grandes associations environnementalistes généralistes ou spécialisées, les Amis de la Terre réclament 50 000 euros de dommages et intérêts au motif de la pollution maritime, et ont pointé du doigt la responsabilité indéniable de la société Total dans la catastrophe.

Alors que les débats du procès Erika se termineront le 13 juin prochain, les plaidoiries des parties civiles viennent de s’achever. C’est dans ce contexte que Maître Bourdon, avocat des Amis de la Terre, a plaidé mardi dernier devant la 11ème chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance de Paris. Il a demandé au nom de l’association une somme de 50 000 euros de dommages et intérêts pour le préjudice moral subi suite à la marée noire, recevable en application de l’article 142-2 du code de l’environnement, au seul motif de la pollution maritime.

Les lourdes responsabilités de la société Total, affréteur de la cargaison de fioul lourd n°2 de l’Erika, ont été mises en exergue au cours de la plaidoirie. En effet, alors que la multinationale pétrolière n’hésite jamais à mettre en avant ses « efforts » en matière de responsabilité environnementale et éthique, elle a pourtant fait le choix en 1999 d’affréter en toute connaissance de cause un navire vétuste et au long historique, refusé par d’autres grandes compagnies pétrolières, qui plus est pour transporter un cargaison de produit aux impacts environnementaux et sanitaires catastrophiques en cas de marée noire.

Pour Gwenael Wasse, chargé de la responsabilité des entreprises aux Amis de la Terre, il s’agit d’un cas exemplaire : « Première entreprise française et géant du secteur pétrolier mondial, Total se doit d’être irréprochable ; c’est malheureusement loin d’être le cas tant sur le plan environnemental qu’éthique. L’heure n’est plus aux beaux discours : Total doit maintenant prouver qu’elle est réellement une entreprise responsable en assumant pleinement l’impact de ses activités dont elle tire des profits monumentaux ».

Membres du premier réseau écologiste international, les Amis de la Terre France luttent depuis 1970 pour la protection de l’environnement et du cadre de vie des générations présentes et futures. Après les catastrophes du Torrey Canyon, de l’Amoco Cadiz et des autres marées noires qui ont souillé le littoral atlantique depuis plusieurs décennies, les Amis de la Terre espèrent que les conclusions du procès de l’Erika obligeront enfin tous les acteurs du transport maritime pétrolier à assumer leurs responsabilités, plutôt que de mettre à profit l’extrême opacité du système pour se défausser de toute culpabilité.

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