Pour une Convention internationale contre la violence sexiste et sexuelle au travail

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Pour une Convention internationale contre la violence sexiste et sexuelle au travail

L’association Peuples Solidaires - ActionAid France et les syndicats CFDT et CGT appellent le gouvernement français et le MEDEF à s’engager en faveur de la mise à l’agenda par l’Organisation internationale du travail (OIT) d’une convention internationale sur les violences sexistes et sexuelles au travail.

Selon les pays, entre 30 et 50 % des femmes déclarent avoir subi des avances sexuelles, des contacts physiques non désirés ou d’autres formes de harcèlement au travail.

Malgré le caractère massif de la violence sexiste et sexuelle sur le lieu de travail, seuls quelques pays assurent aujourd’hui une protection et des politiques adéquates et il n’existe pas de convention internationale portant spécifiquement sur les violences sexistes et sexuelles dans le monde du travail.

Une convention internationale de l’OIT permettrait de combler cette lacune. Elle guiderait les gouvernements pour élaborer des lois solides pour prévenir les violences sexistes au travail et y remédier ; et les entreprises pour mettre en place des politiques de ressources humaines appropriées.

Du 30 octobre au 13 novembre prochains, le Conseil d’administration de l’OIT déterminera les sujets à inscrire à l’ordre du jour de la Conférence internationale du travail de 2016. Les représentants des travailleurs ont proposé de mettre à l’ordre du jour les violences sexistes et sexuelles au travail. Cette proposition ne fait pas l’unanimité parmi les membres du Conseil d’administration, et les représentants français des employeurs et du gouvernement ne se sont pour l’instant pas exprimés favorablement.

C’est pourquoi Peuples Solidaires - ActionAid France, la CFDT et la CGT lancent aujourd’hui une pétition appelant le gouvernement français et le MEDEF à s’exprimer lors du prochain CA de l’OIT en faveur d’une convention internationale sur la violence sexiste et sexuelle au travail.

Pour Charlotte Soulary, en charge des droits des femmes à Peuples Solidaires - ActionAid France, « Des ouvrières du textile au Bangladesh aux employées agricoles des plantations en Amérique latine, partout les femmes se battent contre la violence sexiste et sexuelle au travail. Une convention internationale sur ce sujet est le pas concret, nécessaire à des avancées réelles en matière d’égalité femmes-hommes dans la sphère professionnelle ».

Pour Sophie Binet, secrétaire confédérale de la CGT, « depuis les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes jusqu’au harcèlement sexuel sur le lieu de travail, les violences de genre font système et nécessitent l’adoption d’une nouvelle norme de l’OIT contre les violences sexistes, en appui notamment de l’accord européen sur le harcèlement et les violences au travail. La France a un rôle majeur à jouer sur ce sujet et sur la défense plus générale du système des normes internationales du travail. »

Selon Marie-Andrée Seguin, secrétaire nationale de la CFDT, « partout dans le monde, les violences sexistes touchent de manière disproportionnée les femmes, pour la CFDT conformément à l’esprit de la loi du 4 août 2014 sur l’égalité entre les femmes et les hommes, il est prioritaire que l’OIT inscrive à l’ordre du jour de la prochaine Conférence internationale une nouvelle convention pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des hommes dans le monde du travail. »

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