Les distributeurs de carburant ne tiennent pas leurs promesses

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Les distributeurs de carburant ne tiennent pas leurs promesses

L’UFC-Que Choisir constate que les distributeurs de carburant n’ont pas tenu les engagements qu’ils
avaient pris le 10 novembre auprès de la ministre de l’Economie. En effet, depuis cette date, la marge
de distribution, au lieu de diminuer, s’est accrue et a atteint des niveaux historiquement élevés.

La marge de la distribution du carburant s’évalue par la différence entre la cotation Rotterdam du
carburant et le prix hors taxe des carburants facturés en France. En décembre, selon le relevé de
l’Union française des industries pétrolières, cette différence est de 8,8 centimes au litre pour l’essence
et de 9,5 centimes au litre pour le gazole.

En octobre, soit juste avant la négociation entre Christine Lagarde et les pétroliers, les marges de
distribution étaient de 7 centimes pour l’essence et le gazole. Les pétroliers ont donc augmenté de
2 centimes leur marge. En d’autres termes la négociation ministérielle, qui visait à tasser les
marges de distribution du carburant, a produit l’effet exactement inverse !

En 2006 et sur les trois premiers trimestres de 2007, la marge de distribution est constamment très
proche de sa norme usuelle de 7 centimes d’euros. L’actuelle tarification des distributeurs est donc
tout à fait exceptionnelle et cette hausse a un impact non négligeable puisque, sur un mois, elle induit
une dépense supplémentaire de 35 millions d’euros (400 millions d’euros sur une année).

Fondamentalement, l’UFC-Que Choisir n’a jamais considéré la distribution de carburant comme très
problématique. En effet, ce secteur d’activité est globalement plus concurrentiel en France que dans
les autres pays européens, et les marges de distribution y sont comparativement modérées.

Cependant, l’UFC-Que Choisir trouve vraiment incroyable que les pétroliers n’appliquent pas la seule
mesure qu’ils avaient acceptée. A l’heure où le prix des carburants bat des records, il est pour le
moins déplacé de la part du distributeur d’augmenter sa rémunération. Faut-il rappeler que la hausse
des marges de distribution s’ajoute à l’océan des profits qui sont réalisés sur les activités
d’exploration-production et de raffinage.

En tout état de cause, ces comportements témoignent de la vacuité des réunions entre un ministre de
l’Economie et les groupes pétroliers. Ces réunions ont lieu en catimini, il ne se décide que peu de
mesures, et ce qui est décidé n’est même pas toujours respecté.

L’UFC-Que Choisir estime qu’il est urgent que la mission d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée
Nationale, envisagée lors de l’examen de la loi de Finances, se constitue pour faire un bilan global
des engagements des groupes pétroliers et effectuer des propositions tant sur le prix, que sur
l’investissement des pétroliers dans le raffinage et leur contribution à la réduction de la dépendance
des consommateurs au pétrole.

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