L’État français sert-il de vitrine à Areva ?

Publié le

L'État français sert-il de vitrine à Areva ?

A l’occasion de la Conférence internationale sur le climat organisée à Accra du 21 au 27 août, la France, présidente en exercice de l’Union européenne, a offert à ses partenaires une réception organisée par M. Brice Lalonde, son ambassadeur chargé des négociations sur le changement climatique. Et la cérémonie était parrainée par… la société Areva, dont le logo ornait les cartons d’invitation !

M M. Lalonde a expliqué qu’il avait un budget très serré et avait demandé à la première société qu’il avait rencontrée ce jour-là de l’aider. Étonnamment, cette société s’est trouvée être Areva. Coïncidence on ne peut plus troublante, alors même que le Premier Ministre François Fillon a déclaré qu’il souhaitait que la France soit « le premier acteur sur la scène mondiale dans le domaine de l’énergie nucléaire ». De telles pratiques sont proprement scandaleuses :
- Il est intolérable que le gouvernement offre une telle tribune à une industrie qui promeut une énergie dangereuse et polluante, particulièrement dans le cadre de négociations internationales sur le climat, et au détriment d’entreprises proposant des solutions réellement écologiques. Il est important de rappeler que le nucléaire ne peut en aucun cas être une solution au dérèglement climatique[1] ;
- La France, de par sa position actuelle de présidente de l’Union européenne, se doit de rester neutre au regard de ses intérêts nationaux, or il est clair que ce genre d’initiative n’a d’autre but que de servir la cause de l’industrie du nucléaire ;
- M. Lalonde, dont le poste d’ambassadeur dépend à la fois du Ministère de l’Environnement et de celui des Affaires Étrangères, devrait référer de ses problèmes budgétaires à ses institutions de tutelle plutôt qu’à une entreprise privée afin d’éviter tout mélange des genres malsain.

Enfin il est légitime de s’interroger sur les moyens accordés par le gouvernement à la protection de l’environnement si la délégation qui le représente lors des conférences internationales doit faire appel à des contributions externes pour organiser une réception !

Le Réseau « Sortir du nucléaire » s’inscrit en faux contre ces pratiques douteuses, et dénonce une nouvelle fois la dangereuse collusion existant entre le lobby du nucléaire et l’État français. Ce dernier serait au contraire bien inspiré de prendre ses distances avec cette industrie nuisible, encore plus après la série de contaminations radioactives qui ont émaillé la saison estivale en Europe.

Autres articles dans cette rubrique

La France en route vers une nouvelle catastrophe nucléaire ?

Ce 26 avril 2024, près de 4 décennies après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, des actions antinucléaires régionales alertent sur les risques que continuent de représenter les centrales nucléaires...

Consultation de l’ASN sur la mise en service de l’EPR de Flamanville : simple formalité pour un rafiot nucléaire qui touche le fond ?

Mercredi 27 mars, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a ouvert à la consultation du public son projet de décision d’autorisation de la mise en service de l’EPR de Flamanville. Le véritable démarrage du...

close