Comment scier une branche professionnelle

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Comment scier une branche professionnelle

Au cours de son discours aux assises du domicile le 25 septembre 2015, la secrétaire d’Etat chargée de la famille, des personnes âgées et de l’autonomie, a fait part de sa vision sur les métiers de l’aide à domicile, leur valorisation, les formations et les diplômes. Des propos qui ont pu choquer les employeurs qui se battent chaque jour pour valoriser les carrières de leurs salariés.

Malgré les précisions que Laurence Rossignol a apporté le lendemain de son intervention pour rassurer les acteurs de l’aide à domicile, les positions qu’elle a défendues illustrent une vision qui, au-delà de toute polémique, pose de vrais questions. La secrétaire d’Etat considère que « continuer à tenir des discours en faveur d’un taux d’intervenants diplômés très important n’est pas raisonnable ni même souhaitable ». Elle considère que le DEAVS (Diplôme d’État d’auxiliaire de vie sociale) ne peut être « le passage obligé » et que « beaucoup d’autres actions de valorisation des métiers et de formation continue existent sur les thématiques de prévention, de nutrition, d’accompagnement des personnes Alzheimer », etc.

La politique de professionnalisation des 30 dernières années ne peut pas être reniée de la sorte. Les diplômes font nécessairement partie de la politique de professionnalisation et d’attractivité des métiers que nos réseaux mènent de longue date.

De plus, les actions de valorisation des métiers et de formation continue sont déjà une réalité, mais sont malheureusement peu soutenues par les pouvoirs publics.

Quelle est l’idée politique derrière ce discours ? Faut-il donner la responsabilité d’interventions complexes et difficiles à des personnels peu expérimentés ? L’ensemble des professionnels de la branche refuse de brader l’intervention à domicile. Il en va du bien-être des bénéficiaires et des professionnels. L’aide à domicile est ouverte à tous mais ce n’est pas un petit métier !

Aussi nous affirmons que pour attirer les vocations, il est plus judicieux de valoriser les salaires bloqués du fait des pouvoirs publics depuis 2009. Il est urgent d’agréer les accords visant à augmenter la valeur du point.

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