Ce lundi 22 septembre, l’une des principales cliniques du partenaire du Secours populaire français - Palestinian Medical Relief Society (PMRS) - a été réduite en ruines lors d’une frappe aérienne israélienne à Gaza City. Créée en 2006, elle était consacrée aux soins de santé et au service des familles de Gaza. Patients, familles et membres du personnel ont été contraints de fuir en quelques minutes, n’emportant que ce qu’ils pouvaient tenir entre leurs mains.
La clinique Omar al-Mukhtar était l’une des rares cliniques encore debout à Gaza dont l’activité était vitale pour la population. Elle employait 45 membres du personnel qui travaillaient sans relâche pour répondre aux besoins de santé des habitants. En moyenne, 700 à 1 000 patients y étaient soignés chaque jour. C’était l’un des très rares centres de santé qui continuait de fonctionner malgré les bombardements incessants et les pénuries.
Ses services comprenaient des soins de santé primaires, des soins destinés aux femmes, un soutien en santé mentale et un accompagnement psychosocial, des programmes de sensibilisation communautaire à la santé, un espace de mise en sûreté et de refuge soutenu par un projet financé par l’Union européenne, des spécialistes en cardiologie, endocrinologie, pneumologie, néphrologie, nutrition, ophtalmologie, kinésithérapie, des équipes mobiles de pansements, ainsi que le plus grand laboratoire d’analyses de Gaza, soutenant les autres hôpitaux.
« Tout s’est passé si soudainement. Nous avons juste entendu du bruit dans la rue, puis quelqu’un est venu nous dire qu’ils prévoyaient de frapper le bâtiment et tout le quartier. Ils nous ont donné trente minutes pour évacuer. Tout le monde s’est précipité dehors et environ une demi-heure plus tard, ils ont frappé le bâtiment. La tour entière s’est effondrée, et même tout le pâté d’immeuble a subi d’énormes destructions. Tout cela s’est produit avant même l’arrivée des médias. Il y avait encore des gens qui travaillaient à l’intérieur, ils se sont dispersés quand c’est arrivé. Au final, chacun a simplement pris ce qu’il pouvait porter et est parti. Nous n’avons pas pu emporter grand-chose, presque rien. » témoigne un des membres du personnel soignant sur place.
Au cours des trois dernières semaines seulement, trois cliniques de PMRS ont été visées : la Clinique de soins primaires Al-Shatae et la Clinique Omar al-Mukhtar ont été entièrement détruites tandis que la Clinique de Tal al-Hawa est partiellement endommagée.
Les amis de PMRS, le personnel soignant, les établissements de santé sont en première ligne des bombardements. Malgré ces conditions extrêmes, les soignants de PMRS continuent de risquer leur vie pour sauver celles des autres. Ces attaques délibérées contribuent au démantèlement systématique du peu qu’il reste de l’infrastructure sanitaire en Palestine. Elles portent atteinte au droit fondamental à la santé, à la sécurité et à la dignité du peuple palestinien.
La solidarité du Secours populaire français est essentielle et doit se déployer pour continuer à soutenir l’action courageuse et sans relâche du personnel de santé et des animateurs de l’association. La mobilisation pour collecter des dons financiers doit se poursuivre.