3 ans après l’incendie de l’usine Tazreen, Walmart refuse toujours d’indemniser les victimes

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3 ans après l'incendie de l'usine Tazreen, Walmart refuse toujours d'indemniser les victimes

Le Collectif Ethique sur l’étiquette, membre français de la Clean Clothes Campaign et International Labor Rights Forum appellent les distributeurs internationaux, dont Walmart et El Corte Ingles, à contribuer sans délais au fonds d’indemnisation destinées à indemniser les familles des 112 ouvrie-r-es tué-e-s et blessé-e-s dans l’incendie de l’usine de confection textile Tazreen au Bangladesh en 2012.

Le 24 novembre prochain marquera le 3ème anniversaire de l’incendie de l’usine Tazreen au Bangladesh. Alors que le feu se propageait à l’intérieur du bâtiment les ouvrie-r-es s’étaient retrouvé-e-s prisonniers des flammes, l’ensemble des issues de secours ayant été condamnées. Une centaine d’entre eux contraint-e-s de sauter par les fenêtres continuent de porter de terribles séquelles. Depuis trois ans, les familles des victimes se battent pour obtenir une indemnisation pour la perte de leurs proches et la perte de revenus.

L’usine Tazreen produisait pour le géant américain Walmart, le distributeur espagnol El Corte Ingles, le discounter allemand Kik, C&A et Sean John’s, une marque de Enyce. D’autres multinationales y faisaient aussi produire de manière ponctuelle : Edinburgh Woollen Mill (Angleterre), Karl Rieker (Allemagne), Piazza Italia (Italie), Teddy Smith (France), Disney, Sears, Dickies et Delta Apparel (Etats-Unis).

Un accord destiné à couvrir les pertes de revenus et les traitements médicaux a été signé par IndustriALL, la Clean Clothes Campaign, C&A et la fondation C&A, avant le deuxième anniversaire de l’incendie en 2014. Cet accord a conduit à la création du « Tazreen Claims Administration Trust » qui vient d’ouvrir la possibilité aux familles des victimes de déposer les demandes d’indemnisations.

Parmi les marques et distributeurs concernés, il est attendu de ceux ayant un chiffre d’affaires de plus d’1 million de dollars qu’ils versent un minimum de 100 000 $.

A ce jour, C&A, Li & Fung, El Corte Ingles et Kik - qui refuse toujours d’indemniser les victimes de l’incendie d’Ali Entreprise au Pakistan survenu en 2012 - ont accepté de contribuer au fonds d’indemnisation.

Walmart, principal client de Tazreen, refuse, lui, toujours d’y participer. En 2014, il déclarait pourtant qu’il verserait 3 millions de dollars via BRAC USA pour indemniser les victimes du Rana Plaza et de toutes les autres tragédies du secteur textile au Bangladesh. 1, 92 million a bien été versé aux victimes du Rana Plaza, mais la multinationale n’indique rien sur les 1,1 million restant.

Le Collectif Ethique sur l’étiquette rappelle à ces multinationales qu’elles sont responsables des impacts de leurs activités tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement. Elles doivent verser sans délais l’indemnisation due aux victimes et à leurs familles.

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