Une étude révèle l’échec du microcrédit dans les pays du tiers-monde

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Une étude révèle l'échec du microcrédit dans les pays du tiers-monde

Selon la Cass Business School, la microfinance exacerbe le cycle de l’endettement au sein des communautés défavorisées.

De nouvelles recherches de la Cass Business School et de l’Université occidentale de Sydney se sont intéressées à l’impact des prêts accordés aux entreprises des pays défavorisés du tiers-monde. L’étude a révélé que loin de créer de nouveaux emplois pour les entrepreneurs, la microfinance a contribué à accroître le niveau d’endettement des communautés déjà très pauvres.

« La théorie sous-jacente au microfinancement des nations pauvres est qu’il permettrait de développer les compétences entrepreunariales, d’accroître les activités génératrices de revenus et de donner aux populations défavorisées les moyens d’agir. Ceci permettrait en retour de développer l’accès à la santé et à l’éducation. Nos recherches, en revanche, racontent une tout autre histoire », déclare Laurel Jackson, docteur de la faculté de management de l’Université occidentale de Sydney.

Entre 1,2 et 1,5 milliard de personnes dans le monde vivent sous le seuil de la pauvreté. Le « marché de la pauvreté » est un secteur important à l’échelle mondiale, d’une valeur de 33 milliards de dollars par an. Il se ventile en prêts sur salaire, cartes de crédit et microfinance. Cette dernière est considérée dans plus de 60 pays comme une solide stratégie de réduction de la pauvreté.

L’étude, qui se penche sur le domaine des relations humaines et qui est intitulée Microfinance and the business of poverty reduction (Microfinance et activité de réduction de la pauvreté), se concentre sur trois villages du Bangladesh, représentatifs d’une tendance mondiale, pour analyser comment la microfinance affecte le labeur quotidien des populations pauvres et les choix qu’elles font pour rester solvables.

Bien que certains entrepreneurs tirent parti de la microfinance, l’étude a révélé que la vaste majorité des populations défavorisées du tiers-monde ne disposaient pas des compétences et de la créativité nécessaires pour réussir en tant qu’entrepreneurs.

Il serait même « déraisonnable et irréaliste » de penser que les populations défavorisées utilisent les prêts pour prendre des décisions d’affaires judicieuses qui généreraient des revenus sur le long terme. D’après l’étude également, l’incapacité à rembourser les prêts serait à l’origine de « centaines de suicides chez les emprunteurs en Inde ».*

Selon Bobby Banerjee, professeur à la Cass Business School, les conclusions de l’étude montrent que ces vulnérabilités ont été exacerbées par la prise d’emprunts au nom de l’autofinancement.

« Il nous faut donc bousculer les idées reçues sur le développement axé sur le marché en changeant de perspective sur la réduction de la pauvreté. Il ne faut plus se placer du côté des fournisseurs, des gouvernements ou des ONG, mais du côté des bénéficiaires de la microfinance », explique Bobby Banerjee.

Des améliorations sociales et économiques pourraient être réalisées si les investissements étaient dédiés à la construction d’hôpitaux ou d’écoles, au soutien de commerces locaux dans le but d’encourager la création d’emplois et de fournir une source de revenu stable pour les familles ou à un accès juste et équitable aux terres agricoles. L’étude conclut qu’une approche collectiviste, en opposition au financement individuel, pourrait être la réponse à cette problématique.

« Pour que les communautés pauvres se voient réellement donner les moyens d’agir, nous devons leur offrir plus d’opportunités de raconter leurs propres histoires sur les situations concrètes auxquelles elles sont confrontées afin de pouvoir contribuer à répondre à leurs besoins réels. Pour faire simple, une bonne façon de leur donner les moyens d’agir est d’abord de les écouter », déclare Laurel Jackson.

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La Cass Business School, qui fait partie de la City University de Londres, propose un enseignement, des conseils et des recherches innovants, pertinents et tournés vers l’avenir. Située au cœur de l’un des plus grands centres financiers du monde, Cass est l’école de commerce de la Ville de Londres. Le MBA, les Masters spécialisés et les diplômes de premier cycle ont une réputation mondiale pour leur excellence et l’École prend en charge près de 100 doctorants. La Cass offre l’un des plus grands choix de programmes de Masters spécialisés en Europe. Elle dispose également des plus grandes facultés en matière de Finance et de Sciences actuarielles et d’Assurance de la région. Elle est classée dans les 10 meilleures écoles de commerce du Royaume-Uni pour la recherche en commerce, management et finance, et 90 % des résultats de la recherche sont d’importance internationale.

À la Cass, les étudiants, les universitaires, les experts de l’industrie, les chefs d’entreprise et les décideurs politiques peuvent bénéficier d’un enrichissement mutuel. Pour plus d’informations, visitez : www.cass.city.ac.uk.

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