Le projet de budget 2026 du gouvernement prévoit une coupe d’une quinzaine de millions d’euros, soit la moitié du FSER, Fonds de soutien à l’expression radiophonique. Une économie dérisoire à l’échelle du PLF, mais qui aurait des conséquences très lourdes pour près de 700 radios associatives.
Ce matin-là, dans le studio de Radio Balises, tout près de Lorient, c’est Martine qui enregistre son émission d’histoire locale. La bénévole est derrière le micro, mais elle assure aussi la technique, le montage… tout en étant trésorière de l’association : il faut savoir tout faire quand on travaille pour une radio associative et c’est cela qu’elle aime dans cet engagement.
Crée en 2017, Radio Balises rassemble 80 bénévoles comme Martine, et quatre salariés. Damien Tillard, son coordinateur, estime que la radio est là pour faire entendre les voix diverses de personnes qui ont envie de s’engager, via la radio, dans l’animation de la vie locale. La radio revendique son utilité sociale de proximité ; c’est d’ailleurs cela qui justifie les subventions reçues des collectivités locales et de l’Etat : le FSER représente 40 % du budget de Radio Balises et se retrouve donc aujourd’hui menacée dans le projet de loi de finances pour l’an prochain.
Incompréhensible pour Damien Tillard, selon qui les radios associatives devraient être soutenues, à l’heure où la question de qui possède les médias, la défiance envers ces derniers, est un sujet récurrent dans le débat public. Et pourtant, l’État, à l’inverse, coupe dans les aides...
Le FSER représente un tiers de son budget de fonctionnement, et s’il est réduit de moitié, Gaël craint de devoir se résoudre à des licenciements économiques parmi les cinq équivalents temps plein de la radio. À l’échelle des plus de 700 radios associatives qui dépendent du FSER, la coupe budgétaire équivaudrait un grand plan social qui ne dirait pas son nom, mais laisserait des centaines de personnes sur le carreau.
Dans leur combat pour continuer à exister, les radios associatives peuvent compter sur le soutien de nombreux élus locaux. Des amendements au projet de loi de finances 2026 ont été déposés pour maintenir le fonds de soutien. Mais dans le grand flou politique actuel, impossible de savoir ce qui sera ou non dans le budget final. Les radios libres promettent donc de rester mobilisées tant qu’il le faudra.
