Fumigène : Désobéir sans se prendre trop au sérieux

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Fumigène : Désobéir sans se prendre trop au sérieux

Au sein de notre collectif de galériens du logement, Jeudi Noir, on ne se réveille pas le matin en se disant qu’on va bafouer la loi. Nous n’avons jamais mis en avant le fait même de désobéir, nous n’en avons jamais fait une fin en soi, une preuve de courage ou de radicalité. Mais dans un pays où le droit de la propriété est une vache sacrée constitutionnelle qui balaie tout sur son passage, c’est difficile de défendre un droit aussi méprisé que le droit au logement sans se poser la question de la désobéissance. Si vous ajoutez à cela un président qui promet de faire du locataire une espèce en voie de disparition et qui transforme les squatteurs en dangereux terroristes, on se retrouve vite dos au mur et poussé à transgresser quelques lois pour se faire entendre.

Des premières intrusions subversives mais sages

Pourtant, promis, cette fois-ci, au début, on avait commencé plutôt sagement, façon bon enfant bien peigné et qui demande un logement « s’il vous plaît ». Pour attirer l’attention, nous avions lancé une série de vraies-fausses visites d’appartement, transformées en fiesta au nez et à la barbe du propriétaire habitué généralement à tomber sur des larves rampant plus bas que terre pour décrocher la studette hors de prix. C’était déjà subversif : être mal-logé ne doit pas empêcher d’être plus joyeux que le marchand de sommeil. Et on faisait attention à ne pas tomber dans l’excès qui décrédibilise : pas d’effraction, pas de dégradation, pas de violence, juste des confettis. Et quand la police arrivait, nous étions déjà en train de passer l’aspirateur et de leur offrir une coupe de mousseux.

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