Etiquette climat des Caisses d’Epargne : première mondiale ?

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Etiquette climat des Caisses d'Epargne : première mondiale ?

Pour la première fois au monde, une banque s’engage publiquement à
calculer une étiquette CO2 pour chacun de ses produits et services :
l’annonce a été faite ce matin par Nicolas Mérindol, Directeur Général
du Groupe Caisse d’Epargne. Cette mesure correspond à la recommandation
prioritaire des Amis de la Terre dans leur analyse de l’impact
climatique du secteur bancaire [1]. Pour autant, l’annonce doit
désormais être mise en oeuvre : les Amis de la Terre seront extrêmement
vigilants à ce que cette démarche soit crédible, exigeante et
généralisée à tous les métiers bancaires et types de clientèles. Le
périmètre d’application semble déjà problématique.

L’annonce faite par la Caisse d’Epargne est très ambitieuse : calculer
les émissions de CO2 pour tous ses produits et services bancaires, afin
que les clients puissent contribuer à la lutte contre le changement
climatique. D’autres engagements ont été pris : en matière d’épargne,
faire des produits d’investissement socialement responsable des produits
phares ; en matière d’impacts directs environnementaux, réduire les
émissions de CO2 de 3% par an en moyenne pour atteindre l’objectif
facteur 4 en 2050.

Sébastien Godinot des Amis de la Terre explique : « Nous sommes très
intéressés par la démarche des Caisses d’Epargne, qui reprend notre
recommandation prioritaire en matière climatique. Nos études du secteur
bancaire ont montré que ce réseau bancaire était à la traîne en 2005,
puis se réveillait en 2006. En 2007, il semble vouloir accélérer les
choses et devenir un leader. D’autres démarches de calcul des émissions
de CO2 sont en cours chez d’autres acteurs financiers ; mais en matière
bancaire, l’annonce des Caisses d’Epargne est la première du genre.
C’est donc une avancée très positive ».

Il poursuit : « Cependant, il ne s’agit à ce stade que d’une annonce. La
mesure proposée, l’étiquette CO2, pose des défis méthodologiques réels
qu’il faudra aborder en profondeur, car la crédibilité de la
méthodologie de calcul est le premier élément clé. Deuxièmement, le
périmètre d’application de la mesure doit progressivement comprendre
tous les métiers bancaires : laisser de côté Natixis, la filiale de
financement et d’investissement qui a pour clients les grandes
entreprises, n’aurait aucun sens. Troisièmement, l’accès à l’information
sur les financements, les clients et leurs émissions sera capital : or
l’opacité du secteur bancaire n’est un secret pour personne. Enfin, le
suivi annuel transparent des mesures est fondamental : il faut mesurer
les émissions non pas simplement pour les mesurer, mais pour les
réduire, donc savoir d’où on part, comment on avance et vers où. »

" Enfin, l’investissement socialement responsable (ISR) est devenu un
fourre-tout incompréhensible : chaque acteur le définit à sa manière,
sans aucune harmonisation. La Caisse d’Epargne devra clarifier ce qu’ISR
veut dire dans ses produits d’épargne avant de les diffuser massivement.
 »

La Caisse d’Epargne s’est engagée à publier la a méthodologie de calcul
de l’étiquette CO2.

[1] Rapport « Banques françaises, banques fossiles ? », mars 2007, 217
pages, disponible (ainsi que sa synthèse) sur HYPERLINK
"http://www.amisdelaterre.org/Banques-francaises-banques,3138.html"http:
//www.amisdelaterre.org/Banques-francaises-banques,3138.html

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