L’arrivée de Hollande rend le secteur de l’économie sociale optimiste

Publié le

L'arrivée de Hollande rend le secteur de l'économie sociale optimiste

Les acteurs de l’Economie sociale et solidaire (ESS), que François Hollande présente comme "une force d’entraînement vers le changement", espèrent, avec la nomination d’un ministre délégué, Benoît Hamon, en finir "avec les bouts de ficelle" pour créer davantage d’emplois.

Tous les dirigeants interrogés souhaitaient la re-création d’"un vrai secrétariat d’Etat", comme de 2000 à 2002, rattaché à un grand ministère. De préférence l’Economie. Sur ce point, ils ont obtenu gain de cause, le Premier ministre ayant nommé Benoît Hamon, ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire, rattaché à Bercy.

"C’est la marque d’une volonté politique", a commenté Benoît Hamon sur RTL. "On ne crée pas de la richesse simplement à travers le modèle économique classique (...) C’est un secteur extrêmement important que nous voulons développer", a-t-il ajouté.

Pendant la campagne, François Hollande a pris dix engagements pour ce secteur comptant pour 10% de l’emploi salarié. Les entrepreneurs sociaux "savent jeter des passerelles entre efficacité économique et mieux disant social", a affirmé à plusieurs reprises François Hollande, conscient que ce secteur serait le premier recruteur des emplois aidés qu’il souhaite relancer.

Les 150.000 contrats d’avenir "s’incrivent clairement" dans l’ESS, indique Thierry Jeantet, responsable du pôle Economie sociale et solidaire durant la campagne de M. Hollande.

L’ESS regroupe une myriade d’associations (78,5%), coopératives (13%), mutuelles (5,5%), fondations (3%) dont le point commun est de réinvestir l’essentiel des profits dans leurs activités.

Selon Usgeres, syndicat représentant 75% des employeurs de l’économie sociale, les besoins de recrutement seront forts dans les prochaines années, avec 600.000 départs à la retraite à compenser dans les dix ans.

M. Hollande a promis aux acteurs de l’ESS une loi de programmation leur fixant des objectifs "clairs", la réserve d’une partie des financements de la future banque publique d’investissement, des subventions pour les associations et une représentation des organisations patronales de l’ESS dans le dialogue social.

Dans le secteur, l’attente de reconnaissance est immense. "Nous ne voulons plus être vus comme des héros vecteurs du ciment social. Nous avons montré que nous étions de vrais employeurs nécessaires sur les territoires", explique François Marty, président du Chênelet, une entreprise d’insertion de 230 personnes, leader dans l’éco-construction.

"Cela fait dix ans qu’on se bat contre des moulins à vent. Pour l’administration, on ne rentre dans aucune case", constate Jean-Michel Ricard, l’un des responsables de Siel Bleu, association de 330 salariés proposant des activités physiques pour prévenir la dépendance.

"Nous voulons que l’innovation sociale soit soutenue comme l’innovation technologique" par Oseo, la banque publique des PME, revendique Christophe Chevalier, patron du groupe Archer, prix de l’Entrepreneuriat social 2012. Hollande s’y est engagé.

Ce patron de PME qui a "relocalisé" une activité de chaussures de luxe à Romans (Drôme), rappelle ce qu’est l’innovation sociale : une gestion démocratique de l’entreprise plaçant l’homme au centre, des circuits courts entre consommateurs et producteurs et une économie inscrite dans le développement durable.

En contrepartie du "surcoût colossal" de formation pour "faire travailler les exclus", M. Marty attend "que l’Etat évalue au vrai prix ce qu’on fait gagner à la société".

Le différentiel entre les aides et les dépenses évitées pour la collectivité (allocations chômage, RSA, couverture santé, etc.) est nettement positif, avance-t-il.

Autres articles dans cette rubrique

JO Paris 2024 : faire gagner les champions d’une économie inclusive, sociale et solidaire

Pour réussir le pari des premiers Jeux Olympiques et Paralympiques écologiques, inclusifs et solidaires, la France et son formidable réseau d’acteurs de l’économie sociale et solidaire doivent dès...

Les Assises de L’Économie Sociale & Solidaire "À la croisée des chemins… Résilience, transition, vigilance"

Dans une période complexe où la une crise sanitaire bouscule et appelle un véritable changement de paradigme, l’Economie Sociale et Solidaire demeure une réponse visionnaire face aux déséquilibres...

Meet-up "Entreprises et acteurs de l’économie sociale et solidaire"

La Ville de Nanterre, en partenariat avec le Crédit Coopératif, vous invite à  une matinée d’échanges  et de sourcing le mardi 16 novembre, dans le cadre du Mois de l’ESS.  De 9 à 12h30 au siège du Crédit...

close