Simples réflexions sur les retraites...

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Simples réflexions sur les retraites...

Le 24 juin, la CGT, la CFDT, l’UNSA la FSU et Solidaires organisent une journée nationale sur les retraites. FO qui a conduit son action le 15 juin a déclaré rejoindre la mobilisation unitaire à la rentrée et la CGC comme la CFTC ont exprimés leurs désaccords avec le texte gouvernemental.
A l’heure où nous écrivons, nous ne savons pas quelle sera la mobilisation ; nous pouvons néanmoins avancer quelques réflexions sur ce dossier.

D’un côté il y a le Président et le Gouvernement et pour une large part le MEDEF. A l’heure des plans d’austérité drastiques adoptés dans toute l’Europe, fut-ce au risque du retour à la croissance, on voit clairement que le "Plan retraite" n’est pas essentiellement une réponse à un problème social mais un geste urgent à l’égard des "marchés", c’est à dire des financiers et des institutions internationales. Dès lors le rapport du COR peut être tordu à l’envie, la logique bafouée et les incohérences se multiplier, il s’agit de donner des gages aux spéculateurs court-termistes. Exemple d’incohérence alors qu’on affirme qu’il s’agit de cotiser plus, on prévoit dans le même temps des exonérations supplémentaires de cotisations pour l’emploi des seniors...

De l’autre il y a la situation des salariés, hommes et peut-être plus encore femmes, qui connaissent des parcours professionnels de plus en plus cahotiques, des débuts de carrière retardés par les stages, des fins de carrières annihilés par les plans sociaux et les mesures d’âges.
Mais il y a aussi des situations de travail de plus en plus stressantes, des violences managériales plus perceptibles encore dans le tertiaire et les services que dans les champs traditionnels de la "pénibilité".
Et encore des rapports de plus en plus tendus entre vie professionnelle et vie personnelle, temps de transport, horaires décalés, travail du dimanche...
La liste serait longue des évolutions négatives du travail alors que les nouveaux moyens de production étaient supposés apporter des améliorations sensibles, voire une certaine libération.

La doxa libérale qui promeut la dictature actionnariale et le monopoly universel des "marchés" sont passés par là.

Ainsi si l’espérance de vie augmente, l’espérance de vie "en bonne santé" est loin d’évoluer au même rythme. Les corps sont vite usés et parfois plus encore les esprits. Bien sûr ce n’est pas le cas de toutes et de tous, et surtout pas des cercles de décideurs voire de certains experts pour qui tout est chiffre et bien peu "souffrances". Ces inégalités peu médiatisées deviennent insupportables.

La crise profonde que nous vivons, dont la question des retraites n’est qu’un épisode, rend plus pertinente encore les réflexions, les alliances autour de nouveaux modèles d’entrepreneuriat impliquant une autre place des salariés dans d’autres organisations du travail, d’autres logiques territoriales, d’autres formes de solidarités. Il appartient aux responsables de l’Economie sociale, entrepreneurs coopératifs et mutualistes, aux associations, aux militants syndicalistes, aux élus porteurs des valeurs de démocratie et d’égalité, de travailler à ces alternatives.

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