Paquet énergie : l’Europe délaisse l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables...et se tourne vers l’ATOME

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Paquet énergie : l'Europe délaisse l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables...et se tourne vers l'ATOME

Le Paquet Energie, aujourd’hui présenté par la Commission européenne, sera soumis au Conseil européen de Printemps les 8 et 9 mars prochain et déterminera la politique énergétique de l’Europe pour les 10 prochaines années. L’enjeu de ce document est donc capital. Pour le Réseau Action Climat, le Comité de Liaison des Energies Renouvelables et les Amis de la Terre et le réseau « Sortir du nucléaire », ce paquet énergie est peu ambitieux et accorde une place trop importante à l’énergie nucléaire.

La Commission fixe un objectif de réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre (GES) de l’Union européenne d’ici à 2020. « Cet objectif est très insuffisant. Seule une réduction de 30 % des émissions permettra de maximiser les chances de stabiliser le climat en maintenant la hausse de la température en deçà de 2°C d’ici la fin du siècle » constate Morgane Créach du Réseau Action Climat France.

En ce qui concerne les énergies renouvelables, le document prévoit qu’elles devront représenter 20% de la demande en énergie primaire d’ici à 2020. Pour Raphaël Claustre du CLER « l’élément positif est que cette fois-ci la Commission propose que l’objectif global revêt une valeur juridiquement contraignante. Cependant, il aurait fallu porter cet
objectif à 25% et le décliner par secteur (électricité, chauffage-refroidissement. ».

Plus important encore, le document ne reconnaît pas le rôle primordial que pourrait jouer l’efficacité énergétique dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique et dans la bataille contre le changement climatique. L’objectif de réduction des besoins énergétiques de 20% affiché dans le Plan d’Action pour l’Efficacité Energétique publié l’année dernière n’est pas revu à la hausse alors que la sécurité de l’approvisionnement est on ne peut plus d’actualité avec la décision russe de fermer une nouvelle fois les robinets de gaz vers l’Europe. Le secteur du transport européen, insuffisamment traité, importe aujourd’hui entre 70 et 80% du pétrole qu’il utilise. De même, pour Cyrielle Den Hartigh des Amis de la terre, « le secteur du bâtiment est largement délaissé alors qu’il représente le gisement le plus important d’économie d’énergie. Qui se préoccupe sérieusement du changement
climatique devrait en priorité réduire drastiquement les besoins en énergie de ce secteur ! ».

Enfin, le Réseau "Sortir du nucléaire" regrette vivement que, sous la pression persistante de la France, la Commission tente de faire passer le nucléaire pour une énergie propre et apte à lutter contre le changement climatique. En effet, les risques (d’accident et de fuite
notamment) et les déchets radioactifs pour lesquels aucune solution sûre et fiable quant à leur gestion à très long terme n’a encore été trouvée, disqualifient cette énergie. De plus, le rapport "Facteur 4", remis au gouvernement français en octobre 2006, pointe "l’apport finalement marginal du nucléaire" dans la lutte contre l’effet de serre. Enfin, la Commission fait fi du sondage Eurobaromètre qu’elle a elle-même commandé et qui montre que seulement 20% des européens soutiennent le nucléaire, près de 40% y étant opposés.

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