« En quête de politique » explore l’histoire, les contours et l’avenir du mutualisme, cette idée apparue au 19e siècle, en même temps que la révolution industrielle, née d’abord d’une nécessité, celle de l’entraide, de l’assurance communautaire, autogérée pour affronter les accidents de la vie.
Avec
Nicolas Théry, président du Crédit Mutuel Alliance Fédérale
David Djaïz, essayiste et enseignant à Sciences Po
Christian Oyarbide, président des mutuelles Mutlog et Mutlog Garanties
Le concept du mutualisme a d’abord été théorisé par deux hommes bien différents : Frédéric-Guillaume Raiffeisen (1818-1888), chrétien, militaire, prussien puis fonctionnaire en Rhénanie, et Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865), anarchiste français, auteur de la célèbre formule : « La propriété, c’est le vol » ; puis par le Radical Léon Bourgeois et ses idées dites Solidaristes. Mais le mutualisme a été mis en œuvre dans une part importante de l’économie, l’assurance avant tout, après la Seconde Guerre mondiale : les Mutuelles du Mans, la GMF ou MMA, Groupama, la MACIF, La Maif, les filiales du Crédit Agricole et le Crédit Mutuel sans oublier le commerce comme la Coopérative U et une bonne part de l’activité agricole française qui s’est structurée en coopératives. On peut y ajouter tout le secteur associatif, l’économie sociale et solidaire, les entreprises dites « à mission », tous ces secteurs qui fonctionnent hors des services publics et du champ purement privé ou capitalistique. On considère que ce domaine de l’économie représente entre 11 et 14% du PIB français.
Et il se pourrait que l’idée mutualiste, qui semble au premier abord une idée un peu sépia, un peu plan-plan, soit, en réalité, un modèle taillé pour l’avenir, une solution pour sortir du tout capitalisme vorace et être le cadre adéquat pour une économie et même une société résiliente alors que nous allons devoir affronter le dérèglement climatique qui va impliquer de grands bouleversements dans notre façon de produire et de consommer.