La politique associative de l’Etat : Disparition ou nouvelle ambition ?

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La politique associative de l'Etat : Disparition ou nouvelle ambition ?

Suite à l’annonce du président de la République lors de ses vœux au monde enseignant le 12 janvier, et par décret en date du même jour, Martin HIRSCH a vu le doublement de ses compétences avec l’attribution d’un champ nouveau, celui de la jeunesse.

Cette nomination a comme première conséquence la disparition de l’intitulé « vie associative » dans l’organisation gouvernementale. Dans les jours qui viennent, le Haut commissaire devrait être confirmé dans ses nouvelles fonctions avec l’attribution notamment de la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA) actuellement située au ministère de la santé et des sports.

Le mouvement associatif organisé prend acte de cette nomination. Il constate qu’en un an et demi sur le sujet « vie associative », il aura changé trois fois d’interlocuteur gouvernemental, deux fois de direction centrale et constaté une baisse programmée des crédits dans les lois de finances [1].

Est-ce à dire que les enjeux actuels portés par la vie associative dans notre pays ne méritent pas une attention particulière de la part de l’Etat ?

Quelques chiffres : Le monde associatif français est la première force collective du pays avec plus de 200 créations d’associations par jour et une confiance à plus de 80% de la population dans ses actions. Avec près de 2 millions de salariés et plus de 180 000 structures employeurs pour un budget de 60 milliards d’euros, le secteur associatif représente une force économique supérieure à l’industrie automobile ou à l’agriculture. Le secteur créé en moyenne deux fois d’emplois que le reste de l’économie, il devrait être le principal contributeur du plan de relance des emplois aidés en 2009. 14 millions de bénévoles font vivre plus d’un million d’associations et autant de projets et d’activités d’intérêt général partout en France au service de la vie quotidienne de la population.

De fait, les associations sont des acteurs déterminants des politiques publiques nationales et territoriales. Or, elles sont aujourd’hui fragilisées dans leurs financements et insécurisées dans leurs relations contractuelles. En tant qu’ancien président d’Emmaüs France, comme dans le cadre de ses responsabilités actuelles dans le domaine de l’insertion, Martin HIRSCH connaît la situation du monde associatif et l’ampleur de la tâche pour refonder un partenariat équilibré entre les pouvoirs publics et les associations.

La CPCA demande qu’une nouvelle politique associative, concertée et négociée pour toute la mandature, traite prioritairement les questions de la sécurisation des relations contractuelles entre associations et pouvoirs publics. Elle doit également créer un nouveau dispositif ambitieux de développement de la vie associative et du bénévolat. Elle doit enfin reconnaître la place des associations dans l’organisation démocratique.

La CPCA souhaite rencontrer le Haut commissaire Martin HIRSCH afin de discuter de ses priorités et de l’ambition d’une nouvelle politique associative. La CPCA souhaite également que le Président de la République confirme son intention de tenir une conférence nationale de la vie associative au cours du premier semestre 2009.

[1Voir à ce sujet le dossier spécial sur le site de la CPCA : http://cpca.asso.fr/spip.php?rubrique78

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