Hier, Danone abandonnait finalement le nom de marque " BIO " pour une de ses gammes de produits qui n’a rien de biologique.
Aujourd’hui,  en  partenariat  avec  la  société  Stonyfield - premier
producteur  de  yaourts  bio  au  monde dont il est devenu actionnaire
majoritaire  -  le  premier  groupe mondial de produits laitiers frais
lance  une  marque  de  produits  bio  et  s’engage pour la défense de
l’agriculture  biologique : il invite les consommateurs à interpeller
les  candidats  aux  élections  pour  un  soutien  au développement de
l’agriculture biologique en France.
Mais que sera la bio demain ?
Une  révision  du  cahier  des charges de l’agriculture biologique est
actuellement  en  cours  au  sein  de l’Union Européenne, qui, si elle
était adoptée, viderait la certification bio de son sens.
C’est  pourquoi  il est important que le groupe Danone fasse connaître
sa  position  sur  le  règlement en discussion, informe ses clients et
intègre  la  défense d’un cahier des charges cohérent dans sa campagne
d’interpellation  des  politiques  pour  le développement de la bio en
France.
C’est  l’objet  de  la  lettre  ouverte que nous adressons à Danone et
Stonyfield Europe.
Les organisations signataires :
Action Consommation
Bio Consom’acteurs
Confédération paysanne
Fédération Nature & Progrès
PJ :  Lettre  ouverte  à MM. Franck Riboud (Danone) et Gary Hirshberg
(Stonyfield Europe)
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Lettre  ouverte  à  MM. Franck  Riboud  (Danone)  et  Gary  Hirshberg
(Stonyfield Europe)
Paris, le 19 avril 2007
Messieurs,
Nous  avons  noté avec intérêt la campagne d’information que vous avez
lancée  en  accompagnement de l’introduction sur le marché français de
votre marque " les 2 vaches ", invitant les consommateurs à s’adresser
aux candidats aux prochaines élections pour leur demander de s’engager
à  soutenir  le  développement  de l’agriculture biologique. Vous avez
conçu  à cette fin des cartes publicitaires à envoyer aux candidats et
un dispositif sur votre site internet www.les2vaches.com.
Nous  sommes  cependant  surpris  que  cette campagne d’information et
d’interpellation   n’évoque   nullement   le   danger   majeur   pour
l’agriculture  biologique  que  représente  l’évolution  réglementaire
actuellement  en  cours  de négociation au sein de l’Union Européenne.
Comme  vous  le  savez  certainement, le nouveau cahier des charges en
discussion  représenterait  une  véritable  régression  par rapport au
règlement actuel :
 L’utilisation  de  substances chimiques de synthèse n’y serait plus
 L’utilisation  de  substances chimiques de synthèse n’y serait plus
clairement interdite ;
 La pollution des produits bio par des OGM y serait tolérée jusqu’au
 La pollution des produits bio par des OGM y serait tolérée jusqu’au
seuil   de   0,9%,   comme   pour   les   produits  de  l’agriculture
conventionnelle ;
 Le système d’étiquetage permettrait de faire référence à la bio sur
 Le système d’étiquetage permettrait de faire référence à la bio sur
un  produit  majoritairement conventionnel (par exemple pour un yaourt
contenant  uniquement  des  fraises  bio  mais  fabriqué  avec du lait
conventionnel)
 Le contrôle des " points à risque ", en référence au système HACCP,
 Le contrôle des " points à risque ", en référence au système HACCP,
transformerait  l’obligation  de  moyens  actuelle  en  obligation  de
résultats,  contraignant  les producteurs à multiplier les analyses et
l’achat   d’intrants,  de  matières  premières  et  autres  matériels
officiellement  "  sécurisés  ",  pour un coût financier pénalisant en
particulier  les  plus  petits  opérateurs,   excluant  les substances
naturelles,   les   semences   traditionnelles   et  les  animaux  de
renouvellement bio non homologables dans le cadre juridique actuel, et
favorisant  ainsi  les obligations d’utilisation de produits chimiques
de synthèse.
 le  développement  de cahiers des charges bio, notamment nationaux,
 le  développement  de cahiers des charges bio, notamment nationaux,
plus  stricts  et  plus  adaptés aux régions que le nouveau cahier des
charges européen, pourrait ne plus y être autorisé.
Une  telle  banalisation  du  cahier  des  charges  de  l’agriculture
biologique la détournerait de sa nature, de ses spécificités et de ses
enjeux..
Soucieux  du  maintien de la qualité des productions biologiques, nous
espérons  que  le  groupe  Danone  et  la  société  Stonyfield  Europe
partagent ces préoccupations.  
Aussi, nous souhaiterions connaître votre position à ce sujet.
Par  ailleurs,  nous  vous  demandons de compléter les informations en
lien  avec la campagne d’interpellation que vous menez pour le soutien
au  développement  de l’agriculture biologique en France, en informant
les  consommateurs  sur  les  évolutions en cours au niveau de l’Union
européenne  et  sur  la  nécessité  que les consommateurs interpellent
également leurs élus à ce sujet.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Messieurs,
l’expression de nos sincères salutations.
Les signataires :
Action Consommation
Bio Consom’acteurs
Confédération paysanne
Fédération Nature & Progrès
PS :  Nous nous permettrons de rendre publique votre réponse, dans un
souci d’information des citoyens et consommateurs.
