Le lauréat du ‘prix Nobel alternatif’ : sans notre terre nous mourrons...

Publié le

Le lauréat du ‘prix Nobel alternatif' : sans notre terre nous mourrons...

Roy Sesana, bushman du Kalahari recevra demain, le 9 décembre, le prix Nobel alternatif et s’adressera à cette occasion au monde entier : ‘Mon peuple aime sa terre, sans elle nous mourrons’.

Roy Sesana et First People of Kalahari (FPK), l’organisation qui regroupe les Bushmen gana et gwi du Botswana se sont vu décerner le Right Livelihood Award, plus connu sous le nom de ‘prix Nobel alternatif’ pour leur ‘détermination à résister à l’expulsion de leurs terres ancestrales’.

Les Gana et les Gwi ont été expulsés de leurs terres par le gouvernement botswanais. Ils ont été arrêtés, battus, torturés et interdits de chasse et de cueillette. Tous les leaders du FPK ont été arrêtés en septembre dernier et ont été inculpés pour avoir tenté de rentrer dans la réserve. Un Bushman au moins est mort de faim depuis que la réserve a été bouclée par le gouvernement.

Roy Sesana s’adressera aux journalistes et aux autres lauréats durant la cérémonie qui se tiendra au Parlement suédois : ‘Ils nous ont dit que nous devions partir à cause des diamants. Puis ils nous ont dit que nous chassions trop de gibier. Mais ce n’est pas vrai. Ils disent beaucoup de choses qui ne sont pas vraies. Ils nous ont dit que nous devions partir pour que le gouvernement puisse nous développer.’

‘Je me demande de quel développement il s’agit lorsque les gens vivent moins longtemps qu’avant ? [Dans les camps de relocalisation] le sida fait des ravages parmi nous. Nos enfants sont maltraités dans les écoles et ne veulent plus y aller. Certains d’entre nous se prostituent. Nous n’avons pas l’autorisation de chasser. Les gens se battent entre eux par ennui et parce qu’ils boivent. On commence à constater des suicides. Nous n’avions jamais vu cela. Cela fait mal de dire ça. Est-ce cela le développement ?

Nous ne sommes pas primitifs. Nous vivons différemment de vous mais nous ne vivons pas exactement comme nos grands-parents, tout comme vous. Vos ancêtres étaient-ils primitifs ? Je ne le crois pas. Nous respectons nos ancêtres. Nous aimons nos enfants. C’est la même chose pour tout le monde. Il faut maintenant que le gouvernement cesse de nous voler notre terre : sans elle nous disparaîtrons.

Si celui qui a lu beaucoup de livres pense que je suis un primitif parce que je n’en ai lu aucun, alors il devrait jeter tous ces livres et chercher celui qui dirait que nous sommes tous frères et sœurs devant Dieu et que nous aussi avons le droit de vivre.’

Autres articles dans cette rubrique

close