Qui veut noyer l’éolien maritime ?

Publié le

Qui veut noyer l'éolien maritime ?

Le gouvernement avait lancé, il y a un an et demi, un appel à projets pour des parcs éoliens en mer avec un
objectif de puissance entre 500 et 1 500 MW opérationnels au 1er janvier 2007 (en comparaison, l’éolien terrestre
représente aujourd’hui en France environ 500 MW).

Une douzaine de propositions avait été déposée dans les six mois suivants par des entreprises spécialisées.
Après plus d’un an de silence, le ministère de l’industrie vient de faire connaître sa décision : un seul et unique
projet retenu, pour une puissance totale de 105 MW.
Raison invoquée : les autres projets seraient trop coûteux ...
Invoquer un surcoût à l’éolien en mer n’est pas raisonnable : combien ont coûté les premiers kilowattheures
hydrauliques ou nucléaires ?

Que l’éolien maritime, encore aux balbutiements de la technologie par rapport à l’éolien terrestre, soit plus cher que celui-ci, n’est une surprise pour personne. Il s’agit d’un surcoût normal, lié à l’innovation et à l’apprentissage.
Ce surcoût mérite d’être comparé aux 10 milliards d’Euros du projet ITER (dont une belle part pour les
contribuables français) pour quelques hypothétiques kilowattheures dans pas moins de 50 ans.

Alors que le potentiel offshore français est un des meilleurs d’Europe, qu’un consensus existe pour développer
l’exploitation de l’énergie éolienne au large de nos côtes et que d’autres pays comme le Royaume-Uni ont lancé de
vastes projets, la France, une nouvelle fois, fait figure de cancre avec cette décision minimale.
Le reproche majeur adressé à l’éolien terrestre par ses détracteurs concerne les paysages. Pourquoi ne les entendon
pas aujourd’hui soutenir l’éolien maritime ?

association négaWatt

Pourquoi renoncer à faire de la France un pays leader dans cette filière nouvelle et prometteuse, alors que des
investisseurs sérieux (parmi lesquels figure EDF) sont prêts à s’engager sur des projets de grande ampleur ?
Après le vote en juin dernier d’une "loi d’orientation sur l’énergie" décevante et peu ambitieuse, comment expliquer
un tel acharnement à maintenir le retard français en matière d’énergies renouvelables ?
Alors que l’époque du pétrole abondant et à bas prix se termine, les co-signataires du communiqué s’étonnent de
cette décision contre l’éolien maritime. Quand nos gouvernants prendront-ils au sérieux leurs propres discours sur
la nécessité de diversifier le fameux "bouquet énergétique" français en développant les énergies renouvelables,
sources d’emplois locaux ?

En savoir plus en allant sur le site Planête Eolienne... Cliquez sur notre partenaire !

Autres articles dans cette rubrique

Fonds réparation : nouvelle étape dans l’action en justice des ONG contre la baisse des montants

Un an après la mise en place des fonds et bonus réparation, Zero Waste France et les Amis de la Terre constatent le manque d’effectivité du dispositif et répliquent au ministère de la Transition...

close