Ne confondons pas Université et foire aux vins !

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Ne confondons pas Université et foire aux vins !

Dans leur rapport pour l’amélioration de la restauration universitaire, remis ce jour à Mme Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur, MM. Jean-Robert Pitte et Jean-Pierre Coffe préconisent une initiation ponctuelle au vin par des dégustations dans les restaurants universitaires. Ils soutiennent qu’il s’agit là d’une mesure à visée œnologique qui devrait favoriser le développement du goût chez les étudiants et donc un comportement de responsabilité à l’égard des boissons alcooliques.

Faut-il voir dans cette proposition une extrême naïveté ou une opération de marketing ? L’argument avancé par les rapporteurs, à savoir l’éducation gustative, se résume selon leurs propres termes à : ’’Du vin plutôt que du Red Bull-tequila’’. C’est-à-dire un alcool plutôt qu’un autre. C’est dire qu’en aucun cas ces dégustations ponctuelles ne sauraient constituer un rempart au Binge drinking.

Ces dégustations risquent d’amoindrir les efforts d’attention des étudiants pendant les cours et leurs capacités de concentration, et de leur faire découvrir un moyen aussi facile que néfaste de gérer le stress lié à la poursuite de leurs études.

Les nombreuses réactions d’inquiétude qui se sont manifestées spontanément montrent bien que le public n’est pas dupe sur les conséquences d’une telle proposition.
Quant à l’Université, elle doit rester un lieu d’étude et de savoir, à l’abri des promotions commerciales et des conflits d’intérêt avec des acteurs économiques.

Mme la Ministre de l’enseignement supérieur doit être consciente des risques de banalisation de la consommation de vin qu’entraînerait la mise en œuvre de cette mesure qui apparaît, sous l’emballage d’une recommandation éducative et nutritionnelle, comme le cheval de Troie d’une viticulture désireuse de conquérir un nouveau marché.

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