Comment les proches de schizophrènes, bipolaires, grands dépressifs font face à la maladie ? Comment maintenir le lien et trouver des voies d’aide adaptées ? Comment le soutien familial et les traitements médicaux peuvent-ils faire une différence ?
Avec
Emmanuelle Remond, présidente de l’UNAFAM
David Thomas, journaliste et écrivain
Olivier Bonnot, psychiatre et professeur de pédopychiatrie
Vivre aux côtés d’un proche atteint de maladie mentale est souvent une traversée solitaire tant elle confronte les proches à une réalité isolante, où le silence et l’incompréhension prévalent. Les familles se retrouvent face à l’impuissance de comprendre pleinement l’univers intérieur du malade, vivant dans une lutte incessante où les moments de clarté alternent avec les rechutes, laissant les aidants en marge du combat principal.
Entre espoir, culpabilité et soutien familial, déconstruire les stigmates
Aborder la maladie mentale implique une navigation constante entre l’espoir de rétablissement et le poids de la culpabilité, tant pour le malade que pour ses proches. Les familles sont souvent confrontées à des situations extrêmes, nécessitant des décisions difficiles comme l’hospitalisation, tout en craignant de rompre le lien. L’acceptation de la maladie comme une condition chronique, plutôt qu’une faute, est essentielle pour déconstruire les stigmates et renforcer le soutien mutuel, permettant aux aidants de mieux accompagner leurs proches et de préserver leur propre bien-être.
La maladie mentale demeure encore aujourd’hui lourdement stigmatisée, engendrant une culpabilité injustifiée et un frein à la parole libératrice.