Logement : la phobie du social

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Logement : la phobie du social

Pour commencer, une histoire exemplaire. Puteaux avait acquis en 1996 un bâtiment sur le territoire de Gennevilliers afin de loger ses agents municipaux d’origine étrangère. Déjà généreusement pourvue de travailleurs immigrés et « inquiète d’aggraver les équilibres sociaux et urbains qu’elle connaît », Gennevilliers intenta un procès à sa riche voisine et le perdit. Après tout, aucun texte législatif n’empêche d’exporter ses pauvres ! Les hausses de niveaux de vie engendrent partout des phénomènes d’exclusion, et toutes les grandes villes du monde observent, réponse à la loi du marché, cette ségrégation par l’argent. En France, le logement social est devenu le mistigri d’élus qui veulent sauvegarder leur électorat. Les maires peuvent aisément mener une politique d’exclusion en restant dans la légalité.

Pour préserver la mixité sociale des villes, la loi Solidarité et Renouvellement urbain, SRU, votée sous le gouvernement Jospin en décembre 2000, exige des maires des collectivités de plus de 3.500 habitants (1.500 en Ile-de-France) de se rapprocher d’un taux de 20 % de logements sociaux. Toutefois, faute d’atteindre ce quota, elle leur permet de s’en acquitter en versant une pénalité. De nombreuses municipalités, notamment en Ile-de-France et pas seulement dans l’Ouest parisien, optent pour la sanction financière. Les maires qui contournent les bonnes intentions du texte sont finalement très populaires auprès de leurs administrés.

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