Variole du singe : AIDES demande aux autorités de santé des objectifs clairs pour mettre fin à l’épidémie

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Variole du singe : AIDES demande aux autorités de santé des objectifs clairs pour mettre fin à l'épidémie

VARIOLE DU SINGE Manque de vision des autorités de santé ? Beaucoup de questions, trop peu de réponses

Depuis les premiers cas de variole du singe enregistrés en France, les autorités de santé ont mis en place des réponses face à l’épidémie, notamment avec la production de connaissances et en organisant des échanges hebdomadaires avec les parties prenantes : sociétés savantes, Agences sanitaires et de recherche, associations.
Cependant, hormis les avis de la Haute Autorité de Santé (HAS), jamais le ministère de la Santé et de la Prévention ou Santé Publique France (SPF) ne nous ont transmis d’objectifs clairs pour contrôler cette épidémie et y mettre fin. Ce sont nos associations qui alertent, proposent et, lorsqu’il le faut, dénoncent. Nous posons les mêmes questions depuis des semaines, il est temps que les autorités de santé y répondent et fassent connaître leurs propositions.

Contrôler l’épidémie de variole du singe ou y mettre fin : qu’en pense le ministre de la Santé ?

Lors de la prochaine réunion hebdomadaire qui réunit les associations, la direction générale de la santé (DGS), les agences sanitaires et de recherche, et des sociétés savantes, nous souhaitons que :
- Le ministère de la Santé et de la Prévention nous dise quel est son objectif vis-à-vis de cette épidémie. Le but est-il de tenter de l’éradiquer ? La contrôler ? La contenir ? Selon les options, quelles méthodes sont envisagées ?
- SPF partage les modèles de l’épidémie sur lesquels elle travaille et la place de la vaccination dans la réponse. Si une stabilisation des nouveaux cas est constatée, quelles sont les hypothèses pouvant l’expliquer ?

Nous demandons également des réponses aux questions suivantes : les autorités de santé estiment-elles pertinent d’élargir l’offre de vaccination aux clients de travailleurs-ses (TDS) et/ou aux femmes qui ont des relations avec les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) ? Quand donneront-elles les informations sur la situation des femmes contaminées ou exposées afin que nous puissions au mieux informer celles-ci ?

Les épidémies n’ont pas de frontière : quelle concertation avec les pays voisins ?

La France a fait évoluer rapidement sa stratégie vaccinale d’une vaccination pour les cas contacts à une vaccination en préexposition pour les groupes les plus concernés : les HSH non engagés dans des relations exclusives sexuellement, les TDS et les personnes travaillant dans des lieux de consommation sexuelle. Des hommes venant de Belgique ou de Suisse ont pu bénéficier de la mobilisation française et de l’approvisionnement en vaccin du pays pour y avoir accès. Pour autant, la réponse vaccinale doit être similaire dans tous les pays.

Quel est l’état de la concertation européenne, au-delà de l’approvisionnement des vaccins ? Des mobilisations communes lors d’évènement gay, comme la Folsom à Berlin, sont-elles envisagées ?

La vaccination comme socle de la réponse à l’épidémie : quels enseignements ?

Une expérimentation de vaccination dans des pharmacies volontaires a été lancée. Des échanges ont eu lieu avec les représentants des pharmaciens en marge des réunions collectives sur l’épidémie de variole du singe. Cette expérimentation ne concerne pas que les pharmaciens, mais l’ensemble des parties prenantes. Les difficultés rencontrées doivent être partagées et les attentes éventuelles des pharmaciens partenaires discutées globalement, dans la mesure où cela fait partie de la réponse.

Des propositions de vaccination hors les murs émergent ici ou là et l’accès aux doses de vaccin est inégale. Les ARS doivent porter des initiatives avec les collectivités locales et les acteurs de terrains (professionnels de santé et associations) permettant une large vaccination dans un temps court, en associant le cas échéant, selon les disponibilités locales, les acteurs mobilisés pour la vaccination Covid tels que les pompiers, la Croix Rouge...

Le ministère insiste sur la réduction des risques de transmission ou de contamination par le virus, plaçant le vaccin comme un élément secondaire. En matière de lutte contre les maladies infectieuses, le vaccin, quand il existe, est toujours le socle de la réponse à une épidémie. Les comportements individuels ne peuvent servir à dédouaner l’État de sa responsabilité de protection collective quand un outil existe.

Le ministère de la Santé et de la Prévention doit répondre aux questions

Le ministère de la Santé et de la Prévention sollicite les associations pour être informé des remontées de terrain et des difficultés de nos communautés. Les soignants et certains politiques reprennent nos arguments et nous ne manquons pas de proposer des stratégies à mettre en place pour contrer l’épidémie.

En somme, nous prenons les positions politiques sur l’organisation de la réponse à la variole du singe qui sont attendues, a priori, d’abord par les décideurs en charge des politiques publiques de santé. Nous sommes réunis pour la forme, mais aucune réponse à nos questions ne nous sont données.

Nous demandons à Santé Publique France de nous informer de ses recommandations selon ses missions : anticiper, comprendre et agir.

Également, nous demandons au ministère de la Santé de répondre à nos questions. Nous demandons au ministre de la Santé de nous communiquer sa stratégie face à cette épidémie en France, mais aussi en Europe. Ces orientations doivent être connues des ARS pour que la réponse soit cohérente sur le territoire national, métropolitain et ultra-marin, et dans les zones frontalières.

Nous souhaitons que le ministère de la Santé et de la Prévention et Santé Publique France nous fournissent les réponses que nous attendons lors de la prochaine réunion de concertation hebdomadaire, ce jeudi 25 août.

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