Témoignage d’entrepreneur en Coopérative d’Activités et d’Emploi

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Témoignage d'entrepreneur en Coopérative d'Activités et d'Emploi

- Pascal Dupoy, DATAONLY

GH : Pourquoi avez-vous choisi une structure comme la CAE pour développer votre activité économique ? Et plus particulièrement Port Parallèle ?

DP : J’arrivais en fin de droits et je ne voyais pas le bout du tunnel. Créer une entreprise était une tâche qui me semblait trop grande, trop d’administration. Le statut d’auto-entrepreneur n’existait pas encore. Avec le recul, s’il avait existé, je n’aurais pas pris cette option. Je sortais de la maison des artistes et déjà qu’on n’était pas beau-coup suivi... Rentrer dans une société en tant que salarié ne me réjouissait guère. Ma double activité (administrateur de serveur-réseau pour PME-PMI et vidéaste) ne me permettait pas de les exercer dans ce cadre restreint. Ma précédente situation m’avait permis de fidéliser une clientèle que je ne voulais pas perdre, avec laquelle j’avais établi une relation de confiance.

GH : Quels avantages y voyez-vous ?

DP : Fini les tracasseries administratives, juridiques et comptables !! J’ai une structure de taille humaine qui me soutient dans mon activité. Les permanents de Port Parallèle sont réactifs. On peut parler de personne à personne, les cas particuliers deviennent collectifs et en cas de problèmes se résolvent plus rapidement. Je n’avais pas de notions commerciales et sur le comment communiquer mes compétences et mon savoir-faire, pourtant j’ai un réel savoir-faire. Port Parallèle, au travers de ses formations et de mon référent, m’a donné les outils nécessaires pour un bon fonctionnement global de mon activité, sous tous les aspects notamment stratégiques et commerciaux. Une ressource humaine et un réseau de compétences sur le plan professionnel : un client me de-mande quelque chose que je ne sais pas faire, pas de problèmes, je fais appel aux entrepreneurs de la coopérative. Inversement, mes compétences peuvent servir à d’autres entrepreneurs. Je suis en cours de collaboration avec d’autres entrepreneurs. Pour des raisons professionnelles, je suis amené assez régulièrement à partir en province ou à l’étranger pendant plusieurs jours, voire plus. Or l’administration serveur-réseau demande une astreinte. En cas de déplacement, je travaille conjointement avec un autre entrepreneur qui prend en charge cette astreinte. Je peux partir tranquille.

GH : Comment vivez-vous cet entrepreneuriat collectif, aujourd’hui ?

DP : Génial, c’est LA solution qui me convient le mieux à l’heure actuelle. Autonomie et accompagnement vont de concert. Les choses prennent du temps et je suis certain qu’à l’avenir il sera possible de collaborer davantage entre entrepreneurs de la coopérative.

GH : Comment envisagez-vous la continuité de votre activité économique au sein de la CAE ?

DP : Radieux ! Pourquoi changer quand ça fonctionne ?

- Audrey Williamson, FUTUR SIMPLE

GH : Quelles raisons t’ont incitée à intégrer la coopérative Port Parallèle ?
AW : J’ai pris un congé d’un an en 2007 pour création d’entreprise – pour travailler comme webdesigner en freelance - mais je ne comprenais rien aux différents statuts envisageables. La coopérative m’a semblé un bon moyen de tester mon activité dans un cadre simple et sécurisant. Ça me rassurait d’être dans une structure, de pouvoir partager mon expérience avec d’autres, de glaner quelques conseils, etc. Et ça me plaisait de rejoindre une structure coopérative.

GH : Comment gères-tu ton temps entre ton activité d’entrepreneur salarié et ton activité de salarié ?
AW :Je suis aujourd’hui salariée d’une maison d’édition à mi-temps, et entrepreneur salariée chez Port Parallèle le reste du temps. Mon emploi du temps chez l’éditeur est assez souple : il faut que j’assure 2,5 jours de travail par semaine, la plupart du temps dans les locaux de l’entreprise, mais je peux plus ou moins choisir mes jours.

GH : Quelles difficultés rencontres-tu pour y développer ton activité ?
AW : Après 3 ans de fonctionnement ce système montre un peu ses limites car il est difficile de développer une activité à mi-temps : difficile de tenir des délais serrés quand on ne travaille que 2,5 jours par semaine, de s’investir sur de gros projets, de démarcher de nouveaux clients. J’ai aussi l’impression que je gagnerai du temps en me consacrant à une seule activité. A temps plein je pourrais sans doute optimiser certaines tâches, communes aux différents projets. Et pourquoi ne pas partager un bureau... trop couteux pour une demi-activité.

GH : Comment envisages-tu la continuité et le développement de ton activité ?
AW : Je ne sais pas encore. Mon revenu global est régulier mais pas très élevé et je n’arrive pas à le faire progresser. Je me demande si l’option 100% Port Parallèle ne me permettrait pas de développer davantage mon activité, de démarcher d’autres clients, de travailler plus régulièrement avec d’autres... Mais mon mi-temps salariée est sécurisant. Et même si je suis régulièrement sollicitée pour des projets et qu’il m’arrive d’en refuser, c’est difficile de savoir avec certitude si j’aurai de quoi remplir un plein temps en indépendante. Bref, faut que j’étudie les différentes options.

Propos recueillis par Ghislaine HILLION

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Tous les commentaires

22-06-2011 par Christophe, entrepreneur en SCOP

Entreprendre au sein d’une SCOP est un format intéressant et enrichissant car il permet surtout de se décharger des contraintes administratives et de se concentrer sur son métier propre.
Il permet aussi de rassurer grà¢ce au cadre solide validé et pérenne de la structure et cela est un aspect très positif auprès des clients et prospects.
Enfin, l’aspect réseau / partage d’info est pertinent dans le sens ou chaque entrepreneur peut confronter son projet d’entreprise avec ses collègues entrepreneurs.

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