Moratoire sur le maïs OGM : Alain Juppé doit passer à l’acte

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Moratoire sur le maïs OGM : Alain Juppé doit passer à l'acte

Déboutée le 24 mai dans son action en justice contre Claude Menara, pollueur potentiel de ruches et de cultures de maïs biologique via les abeilles, la Fédération Nationale d’Agriculture Biologique des régions de France s’indigne de la décision du tribunal de Marmande, et fera appel de cette décision. Elle attend également que les déclarations d’Alain Juppé sur un éventuel moratoire, si elles ne sont pas purement électoraliste, se concrétisent rapidement, et aboutissent à la destruction des parcelles OGM déjà semées.

Ainsi donc, le Tribunal de grande instance de Marmande a jugé que des apiculteurs n’avaient pas à se plaindre si leurs ruches se trouvaient contaminées par du pollen transgénique. De même, les producteurs bio n’ont que ce qu’ils méritent si les abeilles de ces ruches viennent visiter leurs champs et polluer leurs maïs avec ce même pollen transgénique. Cette décision, qui donne toute latitude aux transgéniculteurs pour semer où ils veulent sans se soucier de leurs voisins, est totalement inique. La FNAB fera appel pour que le droit à ne pas être pollué soit reconnu.

Après les 5000 ha semés en cachette en 2006, plusieurs dizaines de milliers d’hectares de cultures de maïs transgénique insecticide sont en train d’être semés, dans l’opacité la plus totale. Avec l’information, vague et tardive, sur les surfaces d’OGM par canton, ni l’apiculteur, ni l’agriculteur biologique ne sont en mesure de savoir qui va les contaminer. L’alternative est simple : soit le tout transgénique à l’espagnole, et la fin du maïs bio et du miel pour cause de contamination ; soit le moratoire à l’autrichienne ou à la hongroise. Les derniers résultats scientifiques concernant le maïs MON 810 et son expression erratique de la toxine Bt pousse l’Allemagne à interdire ce maïs sur son territoire au nom du principe de précaution. Alain Juppé doit proposer la même mesure à ses collègues du gouvernement, et obtenir l’arrachage de ce qui a déjà été semé. Sans cela le moratoire ne serait que manipulation de l’opinion, ce qui légitimerait des actions de résistance à un envahissement honni de la majorité des citoyens.

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