Les Amis de la Terre condamnent fermement l’incivisme d’une poignée

Publié le

Les Amis de la Terre condamnent fermement l'incivisme d'une poignée

Profitant d’un vide juridique, un petit groupe d’agriculteurs soutenus par des lobbies sans scrupules ont cultivé en secret près de 1000 ha d’OGM en France. Il
s’agit selon toute vraisemblance, essentiellement de maïs OGM, obtenu à partir de la manipulation génétique MON 810.

Cet OGM a été autorisé en 1998, dans le cadre de la première directive
sur les OGM. Celle-ci ne prévoyait ni étiquetage, ni traçabilité et
soumettait les autorisations d’OGM à des procédures extrêmement
lacunaires et laxistes. Les OGM autorisés à l’époque ne pourraient pas
l’être aujourd’hui, avec les exigences de la nouvelle réglementation.

D’autre part, la nouvelle directive européenne sur les OGM qui n’a
toujours pas été retranscrite en droit français, prévoit, elle, que la
culture de tout OGM autorisé par cette nouvelle législation, soit
inscrite sur un registre public.

Ces agriculteurs profitent honteusement d’une réglementation périmée et
inadaptée, pour planter un OGM qui n’a pas été sérieusement testé.

Le fait que l’Espagne serve de Cheval de Troie pour les OGM, n’est pas
nouveau. Le mois dernier, par exemple, des journalistes britanniques ont
essayé de se procurer des graines OGM. Voilà ce qu’écrivait le Guardian
le 8 août : « Les partisans des OGM peuvent faire pousser légalement des
OGM en Grande-Bretagne en demandant tout simplement à Monsanto de leur
envoyer un échantillon de maïs OGM pour le tester sur une ferme
britannique. » Lorsque le Guardian a voulu essayer, Monsanto proposa
d’envoyer un petite quantité gratuitement à condition que l’agriculteur
envoie les résultats du test et s’engage à respecter le brevet de
Monsanto en ne vendant pas les graines à un tiers par exemple.

Il est aussi de notoriété publique que Monsanto prépare - dans les
Landes notamment - de nouvelles variétés de maïs à partir de MON 810,
sur une surface de 4 ha en 2003. Suite à ces expériences, dix-sept
nouvelles variétés de maïs ont été inscrites au catalogue européen. Six
venaient de France, les autres d’Espagne.

Pour Christian Berdot, animateur de la campagne OGM des Amis de la
Terre-France :
« Il est inacceptable de voir une minorité d’extrémistes mettre en
danger l’agriculture de qualité prônée par de nombreuses régions de
France, narguer l’immense majorité des citoyens français qui ne veulent
d’OGM ni dans leurs assiettes, ni dans les champs et menacer de mort
l’agriculture biologique. Le Ministère de l’Agriculture allemand
rapporte que, ces dernières années, l’agriculture biologique a créé 150
000 emplois ! A comparer aux 2000 emplois dans les biotechnologies...
Entre OGM agricoles et agriculture bio, le choix est vite fait !

Si le gouvernement français veut réellement stopper les agissements de
ces extrémistes, il peut interdire le maïs MON810 comme l’ont déjà fait
l’Autriche, la Grèce, et dernièrement la Pologne et la Hongrie pour se
protéger de ce maïs. »

Autres articles dans cette rubrique

Fonds réparation : nouvelle étape dans l’action en justice des ONG contre la baisse des montants

Un an après la mise en place des fonds et bonus réparation, Zero Waste France et les Amis de la Terre constatent le manque d’effectivité du dispositif et répliquent au ministère de la Transition...

close