Lanceurs d’alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs

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Lanceurs d'alerte : 36 associations et syndicats interpellent les sénateurs

Mercredi 19 janvier, alors que les sénateurs s’apprêtent à discuter la proposition de loi visant à améliorer la protection des lanceurs d’alerte, 36 organisations de la société civile, regroupant associations, syndicats et lanceurs d’alerte, se sont réunies devant le Sénat pour appeler les sénateurs à clarifier et renforcer le dispositif de protection des lanceurs d’alerte en France. Lundi, ces mêmes organisations avaient publié une tribune rappelant l’importance de protéger les lanceurs d’alerte, « en (...)

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21-01-2022 par Guillaume Chocteau (ESS et Société)

Ce jeudi 20 janvier, le Sénat étudiait la proposition de loi visant à améliorer la protection des lanceurs d’alerte pour laquelle la coalition d’associations et de syndicats réunie par la Maison des Lanceurs d’Alerte est fortement mobilisée depuis plusieurs mois. Après un vote particulièrement alarmant en commission des lois en décembre dernier, la majorité sénatoriale a confirmé être passée à côté des enjeux d’un texte pourtant d’intérêt général.

Néanmoins, le Sénat a finalement rétabli la définition de l’Assemblée nationale en réintégrant comme motif d’alerte les menaces et préjudices graves pour l’intérêt général, et non seulement les violations de la législation.

Aussi, nous appelons les sénateurs à la raison pour remédier à ce recul général lors de la commission mixte paritaire qui se tiendra le 1 er février.

En effet, ce texte soulève des points d’inquiétude majeurs :
- il durcit les possibilités de divulgation d’une alerte à la presse, ce qui réduit
les chances que l’alerte soit effectivement traitée. Ce sont les révélations dans la presse qui ont fait connaître des scandales comme celui de la Dépakine ou les dissimulations d’incidents de la centrale nucléaire de Tricastin et poussé des autorités telles que l’IGAS, ou des parlementaires, à se pencher sur la question et ouvrir une enquête ;
- les moyens d’obtenir les informations nécessaires à l’alerte sont plus
encadrés, limitant ainsi les révélations possibles : le lanceur d’alerte prouvant des maltraitances animales, telles que le broyage de poussins non rentables pour la filière, serait poursuivi pour intrusion dans une propriété privée ;
- il ferme les portes de l’aide financière en obligeant les lanceurs d’alerte à
rembourser la provision pour frais de justice s’ils n’obtiennent pas gain de cause même si leur alerte a été effectuée de bonne foi, ce qui est particulièrement dissuasif tant ce montant peut être élevé ;
- il les prive, enfin, du bouclier que leur offrent les associations et les syndicats
qui, en les accompagnant voire en portant l’alerte à leur place, préservent leur
anonymat et mobilisent des ressources dont ils ne disposent pas seuls.

Par ailleurs, le gouvernement, seul à pouvoir le proposer, reste sourd à la demande répétée des associations, des syndicats mais aussi des parlementaires, de mettre en place un fonds de soutien pour les lanceurs d’alerte.

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