Les employeurs de l’économie sociale et solidaire dans le monde du travail et des métiers, ou dans celui Medef

Publié le

Les employeurs de l'économie sociale et solidaire dans le monde du travail et des métiers, ou dans celui Medef

En se comportant comme une petite clientèle patronale et corporatiste face au Premier Ministre pour quémander des allègements de charges sociales sur les bas salaires, l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), dans la Tribune du 5 mai [1], ne trouve rien mieux que d’emboîter le pas de la politique de l’offre du Gouvernement.

Pour Alain Cordesse, président de l’UDES, « la seule voie possible pour sortir durablement de la crise » c’est « en renforçant la compétitivité des entreprises ». Et renforcer la compétitivité des entreprises, face à des entreprises de capitaux, revient forcement, pour l’UDES, à réduire le « coût du travail » !

Que l’Economie sociale et solidaire (ESS) réclame une égalité de traitement, rien de
plus légitime. Mais au lieu de singer le capitalisme, elle gagnerait en crédibilité en étant plus transparente (notamment sur les conditions sociales du travail ou ’exercice de la démocratie en son sein), plus en lien avec le monde du travail et des métiers, plus solidaire avec celui des intermittents, travailleurs précaires ou des sans-emploi.
Le débat sur le niveau de cotisations et de protection sociale est un débat démocratique, citoyen – un débat de société. Les organisations de l’ESS, par leur forme même et le projet émancipateur qu’elles sont censées porter, ont beaucoup plus à y apporter qu’une simple défense de leurs intérêts particuliers. Considérer, notamment, que les cotisations sociales sont des « charges » revient à réduire le travail à l’état de marchandise et oublier que la crise n’est pas due au coût du travail mais à celui du capital – un comble pour des organisations revendiquant de nouer un « autre rapport à la lucrativité ». Réduire une organisation de l’économie sociale à une entreprise est un raccourci dangereux. Quant à la qualité d’employeur, de surcroît se réclamant de l’ESS, elle n’empêche pas de se sentir concerné.e par la solidarité interprofessionnelle.

Une économie sociale et solidaire qui n’est pas porteuse d’un projet d’émancipation,
qui ne remet pas en question la privatisation des moyens de la production et de
l’échange, qui n’est plus mue par la volonté de renforcer l’accès aux droits et la
conquête de nouvelles protections sociales, participe de la régression économique et
démocratique de notre pays : elle doit être combattue.

Minga, COOPANAME

[1« L’économie sociale et solidaire veut aussi un allègement de charges » 05/05/2014 http://www.latribune.fr/actualites/

Autres articles dans cette rubrique

JO Paris 2024 : faire gagner les champions d’une économie inclusive, sociale et solidaire

Pour réussir le pari des premiers Jeux Olympiques et Paralympiques écologiques, inclusifs et solidaires, la France et son formidable réseau d’acteurs de l’économie sociale et solidaire doivent dès...

Les Assises de L’Économie Sociale & Solidaire "À la croisée des chemins… Résilience, transition, vigilance"

Dans une période complexe où la une crise sanitaire bouscule et appelle un véritable changement de paradigme, l’Economie Sociale et Solidaire demeure une réponse visionnaire face aux déséquilibres...

Meet-up "Entreprises et acteurs de l’économie sociale et solidaire"

La Ville de Nanterre, en partenariat avec le Crédit Coopératif, vous invite à  une matinée d’échanges  et de sourcing le mardi 16 novembre, dans le cadre du Mois de l’ESS.  De 9 à 12h30 au siège du Crédit...

close