"Touche pas à mon budget !"

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"Touche pas à mon budget !"

La rentrée scolaire s’est déroulée sans accroc majeur. Nos bambins ont repris le chemin des cahiers et des livres dans une environnement modifié par la réforme et l’embauche des AVS. Pourtant, on grogne en cette rentrée 2013. Qu’on soit individu ou entreprise, l’esprit n’est pas à la joie et l’allégresse. Revue de détails !

L’annonce de fin de semaine n’a pas eu beaucoup de répercussions et pourtant, elle touchera quelques millions de salariés directement dans le porte monnaie : les Echos (08/09/13) annonçait la " volonté [du Gouvernement] de supprimer la déductibilité fiscale pour les salariés de la contribution versée par leur employeur pour financer leurs garanties frais de santé". En gros, les salariés seraient obligés de déclarer fiscalement la complémentaire santé collective de l’entreprise (comme une voiture de fonction), alors que l’ANI de Janvier 2013 généralisait justement la complémentaire santé à tous les salariés. C’est la Fédération des Mutuelles de France qui aura dégainé la première par un communiqué. Elle rappelle que ses "Mutuelles demandent depuis plusieurs années que les aides sociales et fiscales à l’accès à la complémentaire santé soient remises à plat" et souhaite le "redéploiement de l’ensemble des aides publiques à la complémentaire santé [pour] permettre d’assurer l’accès à une mutuelle pour tous tout en réduisant leur coût pour l’État, mais aussi pour la Sécurité sociale".
Le porte-monnaie gratte un peu aussi du côté des associations. L’appel "non à la disparition des associations" vient frapper les esprits avec la virulence ressentie par les dirigeants associatifs de terrain. "Faire plus avec moins" relève du casse-tête chinois dès lors que cela relève de la gestion sociale des besoins. Répondre aux problèmes sociaux et sociétaux, aux demandes des pouvoirs publics, qui en même temps, coupent les budgets, devient compliqué. L’illustration concrète en a été apportée par l’épisode dramatique de Clermont Ferrand qui a vu des associations (re)mettre plus de 300 personnes à la rue faute de budgets pour continuer à les loger. La FNARS a tiré la sonnette d’alarme et a rappelé que pour traiter l’urgence, il faut des moyens. Au risque de battre à nouveau le triste record de "76% des demandes d’hébergement au 115 qui n’ont pas trouvé de réponse en juillet [2013]"
"Vous reprendrez bien un peu d’infusion ?"... "Oui, certes, mais pas d’Eléphant, celle de chez Fralib Gémenos !". Fralib Gémenos, c’est une usine du groupe Unilever, produisant du thé et des infusions. Pour un récapitulatif complet, consultez le site de la Provence. La semaine dernière, grâce à leur acharnement et à un producteur bio de tilleul, les Fralib ont relancé la production. Et ne désespèrent pas de refaire partir la production en SCOP... D’ailleurs, la transition est faite pour relayer une pétition reçue la semaine dernière pour "inscrire dans la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire un vrai droit de préemption des salariés en coopérative lors de la cession ou de la fermeture d’une entreprise", venant combler (?) les critiques de certains acteurs sur le projet de loi Hamon et appuyer le projet de loi déposée par la sénatrice Marie Noëlle Lienemann, et ancienne alliée de Benoit Hamon, fin mai. A noter cette analyse par l’association pour l’autogestion sur le projet de loi de Benoit Hamon, juste caractérisée de "libérale"
Si vous vous sentez loin des préoccupations des mutuelles d’assurance, nous vous invitons pourtant à lire l’article suivant sur les risques encourus par ces dernières sur leur gouvernance atypique. Démocratie VERSUS technicité, légitimité VERSUS compétence, sont les éléments de la confrontation liée à la directive Solvabilité II dans le monde mutualiste. Ce débat pourrait d’ailleurs faire écho dans certaines conférences sur l’entrepreneuriat social.
Enfin, si vos enfants sont revenus de l’école en parlant de la coopérative scolaire, n’ayez crainte, ils ont juste rencontré cette "association d’élèves et d’adultes à l’Ecole, au service d’une éducation citoyenne, responsable et solidaire", qui leur permettra d’être un peu plus citoyen à l’école.

Que celui qui n’a pas entendu parler de la réforme des retraites retourne dans le camping d’où manifestement il n’est pas rentré... Depuis une dizaine de jours, c’est le sujet d’opposition entre partenaires sociaux et Gouvernement. Et la journée de mobilisation de demain a accueilli ses revendications qui normalement, n’étaient pas prévu. Mais de quoi parle t on ? Durée de cotisation en hausse, cotisation majorée, ... Tout est expliqué ici. L’UDES (Ex USGERES) a salué "l’introduction de mesures de justice sociale en faveur des femmes, des carrières hachées, des salariés à temps partiel et des jeunes" dans son communiqué, tout en regrettant certaines mesures. Ce n’est pas l’avis du collectif "la retraite : une affaire de jeunes" qui "appelle à manifester le 10 septembre pour une retraite solidaire, contre une réforme injuste pour les jeunes !". Regroupant organisations de jeunesses, politiques, syndicales ou d’éducation populaire, le collectif regrette qu’alors "qu’il y a près de 2 millions de jeunes de moins de 30 ans qui ne sont ni en emploi ni en formation, la priorité n’est-elle pas de partager le travail plutôt que de faire travailler les seniors plus longtemps ?"
Enfin, on notera une note positive et une négative sur le front de l’emploi des jeunes (justement). Le taux de chômage des jeunes s’est amélioré entre le premier et le deuxième trimestre 2013, d’après une note de l’Insee publiée le 5 septembre. On peut estimer, comme le Ministre, que les politiques volontaires gouvernementales portent leurs fruits. Moins rapidement que prévu comme on peut le voir sur les "emplois d’avenir" avec regret.

Bonne semaine....

Source : Retrouvez la lettre d’information hebdomadaire de Ressources Solidaires...

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