SNU : l’éducation populaire va s’y abîmer ! Les jeunesses de France méritent beaucoup mieux

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SNU : l'éducation populaire va s'y abîmer ! Les jeunesses de France méritent beaucoup mieux

Promesse de campagne en 2017 d’Emmanuel Macron, ,après une phase préfiguration en 2019 qui a concerné 2000 jeunes, le Service National Universel (SNU) franchira donc une nouvelle étape de son déploiement en 2020 avec 20 à 30000 jeunes volontaires avant sa généralisation et son obligation annoncées pour 800000 jeunes en 2023. Les jeunesses de France méritent bien mieux que ce SNU.

Les intentions du SNU : imputer les difficultés de l’époque à la jeunesse

L’instruction ministérielle du 30 octobre 2019 rappelle les intentions du SNU à l’égard des jeunes de 16/17 ans qui sont concernés : « Le SNU est un projet d’émancipation des jeunes, complémentaire de l’instruction obligatoire. Sa mise en œuvre poursuit plusieurs objectifs : le renforcement de la cohésion nationale et territoriale, le développement d’une culture de l’engagement, et l’accompagnement de l’insertion sociale et professionnelle des jeunes ».

Les constats peuvent être partagés : dégradation du « vivre en commun », défiance à l’égard des institutions, précarisation persistante d’une partie de la jeunesse en difficulté, entrée de plus en plus tardive dans l’emploi stable et durable, montée de la pauvreté. Mais ce ne sont pas les jeunes de 16/17 qui sont responsables d’une situation dont les choix politiques économiques et sociaux sont la cause. Notre pays , comme tant d’autres dévore sa jeunesse.

La situation est pourtant bien renseignée. Dernièrement encore les travaux de François Dubet, comme ceux de Thomas Piketty insistent sur le fait que nous faisons le choix de l’inégalité, de l’injustice sociale et de leurs conséquences. Inégalités persistantes dans un système scolaire organisé davantage pour la « fabrique des meilleurs » que pour la réussite de tous, quartiers populaires urbains et territoires ruraux relégués, capitalisme de la démesure qui rémunère toujours plus les actionnaires et moins les salariés, détruisant le travail et l’emploi, individualisme social produit du consumérisme comme horizon de vie, confusion entretenue entre l’envie d’avoir et le désir d’être, dégradation des services publics ( en quantité et en qualité…à l’hôpital par exemple « produire du séjour avant de prodiguer des soins ») , montée des angoisses nées notamment de l’urgence écologique et de la sauvagerie des concurrences, ….

Source : Blog de Mediapart du 04/02/2020 par Eric Favey

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