Un autre (blue) jean est possible

Fabrication de jeans chez Bossa, un sous-traitant basé à Adana en Turquie ©Radio France - Lola Fourmy
Fabrication de jeans chez Bossa, un sous-traitant basé à Adana en Turquie ©Radio France - Lola Fourmy
Fabrication de jeans chez Bossa, un sous-traitant basé à Adana en Turquie ©Radio France - Lola Fourmy
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Le jean est le vêtement qui génère le plus de pollution lors de sa fabrication. Il faut 7500 litres d'eau pour produire une seule pièce ! Soit l'équivalent de 285 douches. Et beaucoup de produits chimiques pour le teindre ou le blanchir. Mais les choses sont en train de changer (doucement).

C'est l'histoire d'une transition écologique qui se fait à tous petits pas.
L'industrie de l'habillement est l'une des plus polluantes au monde.
A cela, plusieurs raisons.
Le coton est une plante tropicale fragile abondamment arrosée de pesticides.
Pour teindre les textiles, l'industrie utilise des produits chimiques.
Il faut ensuite transporter les vêtements d'un continent à l'autre, ce qui provoque d'importants rejets de CO2 dans l'atmosphère.
D'après l'ONG WWF, le secteur de la mode génère chaque année 1,7 milliard de tonnes de dioxyde de carbone. 

Un chiffre résume bien notre sur-consommation de textiles. Ces 15 dernières années, la production de vêtements a doublé dans le monde, et on les porte deux fois moins longtemps, d'après la Fondation Ellen Mac Arthur.  

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Les marques de vêtements ont opéré un très timide virage écologique mais aussi social, après le drame du Rana Plaza au Bangladesh en 2013. Le bâtiment qui abritait plusieurs ateliers de confection s'est effondré, provoquant la mort de plus de 1100 ouvriers. Ce drame a jeté une lumière crue sur les dérives de la "mode de masse".  
"Cela fait environ cinq ans que la transition est en route sur le denim", explique Marina Coutelan, responsable mode et éco-responsabilité au salon professionnel Première Vision. "On a utilisé du coton bio. Ensuite du coton bio mélangé avec du coton recyclé. Et des nouveaux process de teinture et de délavage."  

Dans ce numéro d'Interception, nous nous intéresserons au vêtement le plus polluant, le jean.
Pour produire un seul jean, il faut 7500 litres d'eau. Il est fabriqué dans des ateliers au Maghreb, en Asie, ou en Turquie où nous emmènera Lola Fourmy.
Là-bas des sous-traitants de grandes marques tentent de produire des jeans dans de meilleures conditions sociales et environnementales. "En tant que clients, demandez aux entreprises, aux marques, "comment est fait mon jean?  D’où vient ce prix ? Dans quelles conditions travaillent leurs ouvriers ? Quelles sont leurs critères environnementaux?" Je vous en prie, demandez-leur !", implore Besim Osek, le directeur du développement de l'entreprise Bossa, basée à Adana dans le sud de la Turquie.
Bossa est le sous-traitant des marques du groupe Inditex (Zara, Bershka...).
Il produit des jeans à base de coton bio et de coton recyclé. Mais il doit aussi se plier aux caprices de la mode et blanchir ses jeans (avec des produits chimiques).  

Nous irons également en Lozère où l'entreprise Tuffery vend des jeans 100% fabriqués en France.
Elle utilise de la laine et du chanvre, une alternative plus écologique que le coton.  
"Pourquoi investir la-dessus? Parce que je pense qu'on ne pourra pas se permettre d'avoir le luxe de faire voler ou naviguer des bottes de coton qui viennent de très loin, très longtemps", explique Julien Tuffery, le co-dirigeant de l'entreprise.  

"Un autre (blue) jean est possible", c'est un reportage de Lola Fourmy avec Arthur Gerbault, François Rivalan et Marc Garvenes à la prise de son.  
Réalisation Violaine Ballet, assistée de Martine Meyssonnier.

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