Les socialismes utopiques du premier XIXe siècle : épisode • 4/4 du podcast De la propriété

Photo de la salle intérieure du familistère central de Guise - Wikimedia
Photo de la salle intérieure du familistère central de Guise - Wikimedia
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Au début du XIXe siècle, avant les révolutions de 1848 et l’élan d’un socialisme scientifique apporté par Marx et Engels, des figures françaises et britanniques tentèrent de former une société nouvelle. Qui sont les socialistes utopiques ? Quels étaient leurs projets ?

Avec
  • Anne Kupiec Professeure de sociologie à l’Université Paris Diderot (Paris 7). Elle a été bibliothécaire à la bibliothèque Cujas et à la Bibliothèque publique d’information (la BPI) à Paris.
  • Pierre Musso Philosophe, professeur honoraire à l’université de Rennes 2 et Télécom Paris

La propriété est le thème auquel s'intéresse Avec philosophie dans cette série d'émissions. Dans ce quatrième épisode, Géraldine Muhlmann et ses invités évoquent les socialismes utopiques du premier XIXe siècle.

Le vice et l'harmonie

Comme l'explique Pierre Musso, Charles Fourier pense de petites communautés imaginaires. "Il oppose deux systèmes : la civilisation, le système existant qu'il faut absolument bannir, et le nouveau système dont il rêve : l'harmonie". Le statut de la propriété privée change radicalement. Alors que dans la civilisation, elle est "la mère de tous les vices", au sein de l'harmonie, elle devient "composée". Ainsi, au cœur du phalanstère, chacun peut être propriétaire en contribuant par son travail et en participant au bénéfice. "Fourier est un socialiste romantique", remarque Pierre Musso. Dans un extraordinaire "jeu d'analogie entre les passions", le négatif se transforme en positif. "La propriété qui est vice dans la civilisation devient vertu dans l'harmonie".

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L'ambivalence de Saint-Simon

Dans un texte, l'écrivain Stendhal souligne la confiance de Saint-Simon envers les industriels comme force de progrès. Il pense que même en recherchant leur intérêt privé, ils finiront par contribuer à améliorer la condition humaine. Anne Kupiec explique qu'il s'agit en effet d'une des ambivalences du saint-simonisme : il y a d'un côté "la volonté de rupture avec le monde ancien", et, en même temps, "une place donnée aux artistes et aux savants", en particulier à Newton. Elle rappelle cependant que nous ne percevons aujourd'hui cette ambivalence que parce que "nous savons que la science peut conduire, notamment quand elle est mise en œuvre dans l'industrie, à une mécanisation à outrance, en transformant l'ouvrier en machine secondaire".

L'émission est à écouter dans son entièreté en cliquant sur le haut de la page.

Pour en parler

Anne Kupiec, professeure de sociologie à l’Université Paris VII Denis Diderot

Elle a publié

Pierre Musso, philosophe, professeur honoraire des universités

Il a publié

  • Avec Juliette Grange, Doctrine de Saint-Simon, éditions Le Bord de l’eau, 2020
  • Saint-Simon et le saint-simonisme, éditions Manucius, collection “Le philosophe”, (réédition) 2020
  • La religion industrielle , éditions Fayard, 2017

Références sonores :

  • Archive émission "Au Cœur des Choses", Antenne 2, 1976
  • Archive émission "Aujourd'hui Madame", Antenne 2, 1979
  • Archive émission "1857 Godin et le familistère", RTF/ORTF, 1974
  • Extrait de « Régénération du corps humain », août 1848
  • Extrait "D'un nouveau complot contre les industriels", Stendhal, 1825
  • Musique de Crosby, Stills, Nash & Young, Woodstock, 1970

Le Pourquoi du comment : philosophie

Toutes les chroniques de Frédéric Worms sont à écouter ici .

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