Jean-Yves Mano : "Si en gagnant 2 000 euros on a besoin d'une aide, c'est qu'il y a un problème de revenus"

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Jean-Yves Mano dans le studio de France Inter ©AFP
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Après les annonces de Jean Castex sur les hausses de prix de l'énergie, Jean-Yves Mano, président de la CLCV (Consommation, Logement et Cadre de Vie) est l'invité du 6h20.

Jeudi soir, Jean Castex a annoncé la mise en place d'une indemnité de 100 euros versée à ceux et celles qui gagnent moins de 2 000 euros net par mois, soit 36 millions de personnes qui gagnent moins que le salaire médian. Est-ce la bonne solution ? "C'est une option, il fallait trouver quelque chose qui corresponde à un maximum de citoyennes et de citoyens qui subissent des hausses de prix", selon le président de la CLCV Jean-Yves Mano, qui note par ailleurs que l'élargissement de cette indemnité au champ de l'alimentation générale "est une reconnaissance de fait qu'il y a une inflation importante". 

Le seuil de 2 000 euros va "au delà du chèque énergie", mais "pose un problème presque psychologique" selon Jean-Yves Mano : "Si en gagnant 2 000 euros j'ai besoin d'une aide de l'État, il y a un problème de fond de déclassement social, qu'on le veuille ou non. Il y a un problème de revenus", déplore-t-il. "Il y a un problème général de capacité financière des Français", selon lui.

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"Peut-être, pour ces produits essentiels, faut-il réfléchir à une taxe flottante : à terme, c'est la seule solution"

Les tarifs réglementés du gaz, qui devaient être gelés jusqu'en avril, le seront finalement toute l'année. "Aujourd'hui, sur le marché du gaz international, ça ne baisse pas. Dans les annonces précédentes, le blocage était momentané avec une récupération sur la durée. A partir du moment où ça ne baisse pas, je ne sais pas comment le gouvernement s'en sortira un jour. Mais de toute façon, le consommateur paiera". 

La taxe flottante "en fonction des niveaux des prix, du baril de pétrole et de la parité euro/dollar", est selon Jean-Yves Mano la seule solution viable, même si Jean Castex a dit que cela avait déjà été essayé. "Le gouvernement ne pourra pas répondre tous les trois mois par un chèque complémentaire par rapport à des fluctuations internationales qui nous échappent", explique-t-il.

Aujourd'hui, faire le plein n'a-t-il vraiment jamais été aussi coûteux ? "Quand vous faites 50 litres avec 75 euros, ça pèse énormément sur le revenu médian des Français. Il va y avoir des choix à faire dans les budgets des ménages. Nous craignons des impayés de loyers", répond Jean-Yves Mano. Une colère comme celle des "gilets jaunes" peut-elle être attendue ? "Toutes les mesures prises sont faites pour éviter ce type de colère, et en même temps on met le doigt sur les difficultés potentielles d'énormément de citoyens de ce pays".

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