Aider jusqu'à l'épuisement : quand la parole se libère

Quand aider peut être une souffrance ©Getty -  FredFroese
Quand aider peut être une souffrance ©Getty - FredFroese
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Ce sont 11 millions de Français qui aident au quotidien un parent, un enfant, un ami malade. Vous en faites peut-être partie, vous aussi. C’est un dévouement de tous les jours, épuisant et chronophage, qui n’est souvent pas entendu, pas compris. Alors que faire pour soulager les aidants ?

Avec

Ils jouent le rôle de couteau suisse. Soutien moral, aide à la toilette, gestion des tâches administratives et du quotidien, surveillance dans la prise des médicaments. Ces attributions, elles ressemblent en grande partie au travail d’un aide-soignant, un professionnel. Pourtant, tous ces gestes sont pratiqués par des personnes sans formation particulière. Hélène Rossinot est médecin et spécialiste de santé publique :

On peut arriver à avoir des aidants en burn-out, épuisés.

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Et les aidants, contraints de gérer deux existences au lieu d’une, sont souvent au bord de l’épuisement. Au point d’en payer le prix physiquement et mentalement... 1 aidant sur 3 meurt avant celui qu’il soutient. De façon générale, ils sont particulièrement sujets à la dépression, aux douleurs dorsales, au manque de sommeil. Leur activité professionnelle aussi en souffre : 97% d’entre eux règlent au bureau des problèmes liés à leur proche malade. Mais il est important de "savoir dire que l'on a besoin de répit".

Des fois, je me sens coupable de ne pas être là, d'être partie en vacances alors que mes parents sont épuisés.

Anaïs raconte son quotidien : son petit frère est handicapé et sa famille est devenue aidante. Mais la situation pèse et la jeune fille de 20 ans évoque cette culpabilité dans l'émission. 

Alors face au cri d’alarme, le gouvernement a proposé un congé rémunéré entre 43 et 52 euros par jour, pouvant durer jusque trois mois – et ne concerne que les personnes âgées, ou en situation de handicap. Mais pour les associations, l’argent ne résoudra pas le problème : trois mois, c’est bien trop court. Elles parlent d’un besoin de reconnaissance, de visibilité, des épaules sur lesquelles se reposer. Mais pour Olivier Morice, délégué général de l' association Je t'Aide : "on a aussi une fracture géographique qui peut rendre l'épuisement de l'aidant plus difficile à traiter de manière globale".

Un quart des aidants consacre 20h par semaine ou plus à s'occuper d'un proche. Donc je vous lasse imaginer quand on doit concilier vie professionnelle et vie d'aidant, c'est impossible à gérer.

Pourtant, 1 Français sur 6 est dans cette situation. Ou plutôt une Française : une majorité écrasante des aidants sont des femmes. C’est peut-être vous aujourd’hui, ou ça peut l’être demain. Avec l’allongement de l’espérance de vie, on est de plus en plus concernés. Et sans les aidants, c’est toute la structure de la Sécurité Sociale qui s’écroule. Christine témoigne de sa situation :

Aider un proche empiète tellement sur le lien qu'on a avec cette personne. On est un soignant et plus un aimant.

On en parle à l’occasion de la Journée des Aidants, qui se tiendra le 6 octobre. 

Comment alléger le quotidien des aidants ? Faut-il les former, assurer un suivi psychologique et physique ? Comment leur assurer une meilleure reconnaissance de leur travail ? Et de meilleures conditions d’exercice ?  

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