À la Caf, un algorithme note les allocataires 

L’algorithme de la Caf, destiné à détecter les erreurs et les fraudes, inquiète les associations qui y voient une stigmatisation des plus précaires. ©AFP - Riccardo Milani Hans Lucas
L’algorithme de la Caf, destiné à détecter les erreurs et les fraudes, inquiète les associations qui y voient une stigmatisation des plus précaires. ©AFP - Riccardo Milani Hans Lucas
L’algorithme de la Caf, destiné à détecter les erreurs et les fraudes, inquiète les associations qui y voient une stigmatisation des plus précaires. ©AFP - Riccardo Milani Hans Lucas
Publicité

La caisse d'allocations familiales utilise un algorithme pour détecter la fraude mais l'outil cible en fait les plus précaires. L'association La Quadrature du Net a eu accès au code source de l'algorithme et l'a confirmé le 27 novembre 2023. Il y a un an, Secrets d'info vous le révélait ci-dessous.

Avec

Mise à jour du 27 novembre 2023 : près d'un an après la diffusion de cette émission (le 10 décembre 2022), l'association La Quadrature du Net a analysé le code source de l'algorithme de la CAF (Caisse d'allocations familiales) et confirme l'information que nous vous donnions ici.  L'association explique que cet outil cible en fait les personnes les plus précaires à qui elle attribue un score de risque, qui peut aboutir à la suspension des versements.

Les allocataires le savent peu, mais un algorithme est utilisé par l’administration pour croiser les données des bénéficiaires, afin de repérer des erreurs potentielles dans leurs dossiers, voire d'éventuelles fraudes. On appelle cette méthode le datamining. En français : le fait de “fouiller” dans les données. La Cnaf a été un précurseur dans l’utilisation des nouvelles technologies. Elle a servi de laboratoire aux autres administrations françaises.

Publicité

Mais cet algorithme ne fait pas que repérer les fraudes potentielles. Il attribue aussi un “score de risque” à chaque utilisateur, sur une échelle de 0 à 1. Et ce score détermine le risque de faire l’objet d’un contrôle. Plus il se rapproche de 1 et plus le risque est élevé.

Ce système est dénoncé par plusieurs associations, car les contrôles se concentrent de fait sur des populations précaires. Avoir un emploi instable, une famille monoparentale ou bénéficier de plusieurs prestations sont autant de facteurs qui augmentent mécaniquement le score des allocataires. Or il arrive que l’algorithme se trompe dans son évaluation et que des allocataires voient leurs aides suspendues, avec des situations de détresse à la clé.

Lire l'enquête intégrale :

La programmation musicale de Secrets d'info :

  • Titre diffusé : CIGARETTES AFTER SEX - Pistol
  • Générique : Clément Léotard et David Gubitsch

L'équipe

pixel