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Plusieurs 115 à l’arrêt

31 mars 2015, 13:58, par Céline Figuière

Les 115 de Paris, Seine-Saint-Denis et du Val d’Oise ne décrocheront pas leur téléphone ce jour. Les travailleurs sociaux et les écoutants ont décidé de stopper le travail durant plusieurs heures, pour protester contre la fermeture de places hivernales et l’absence de réponse positive à donner aux personnes sans abri, en ce 31 mars, synonyme de la fin de la trêve hivernale en France.

" Après les avoir accompagnées, écoutées, soutenues pendant des semaines, je vais devoir demander aux personnes de quitter le centre d’hébergement demain matin à huit heures… Elles vont à nouveau dormir dehors alors qu’elles commenà§aient à se reposer et à entamer des démarches de réinsertion. J’ai l’impression que tout notre travail a été inutile… ", explique un travailleur social qui a pris la difficile décision de faire grève.

Malgré les annonces positives de création et de pérennisation de 2 000 places la semaine dernière par le ministère du Logement, les associations sont face à une réalité imminente : elles n’ont pas assez de places à proposer aux personnes, et celles annoncées ne sont pas mobilisées à ce jour sur de nombreux territoires.
Et, plus inquiétant encore, aucune annonce officielle et précise de pérennisation de places n’a été faite aux associations en Ile-de-France alors qu’il s’agit du territoire franà§ais le plus en difficulté pour accueillir les personnes sans abri.

§ A Paris : 360 places sur les 780 mobilisées cet hiver ferment ce jour. 100 personnes seront remises à la rue sans autre perspective que de composer le 115. Un numéro d’urgence saturé, qui n’arrive d’ores et déjà pas à mettre à l’abri les 190 femmes et hommes seuls qui le contactent quotidiennement et les 150 à 200 personnes en familles dont les demandes restent non pourvues chaque jour.

En Seine-Saint-Denis : 55 personnes sont remises dehors sans solution ce jour, suite à la fermeture de 5 sites hivernaux. Elles viendront grossir la liste des 150 personnes qui restent sans réponses par manque de places sur une journée au 115. D’autres sites temporaires sont prolongés, pour quelques semaines pour certains et quelques mois pour d’autres. Leur devenir et les perspectives apportées aux 260 personnes qui y sont actuellement hébergées, reste une question ouverte.

Dans le Val d’Oise : 75 personnes isolées sont menacées de remise à la rue sèche suite aux fermetures de différentes structures. Elles viendront s’ajouter aux 200 personnes qui appellent chaque jour le 115, sans que des solutions ne puissent leur être proposées faute de places. Les associations s’inquiètent également des relogements des familles, alors que le nombre de places doit passer de 550 places à 350 en juin.
Les associations refusent la remise à la rue massive des sans-abri, et n’ont pas à faire le tri entre les populations les plus fragiles. Le temps presse, et les pouvoirs publics ne peuvent pas rester silencieux devant cette ultime alerte que constitue ce mouvement des professionnels investis dans leur travail auprès des plus démunis.

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