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Réponse à Laure Noulhat

23 février 2009, 12:33, par Bernard Carayon

Madame,

Dans votre billet du 13 février 2009, ONG, un dangereux baromètre, vous remettez en cause à la fois le travail effectué par la fondation d’entreprises Prometheus et le sens de notre initiative.

Dans ce billet vous me prêtez des propos dans lesquels je ne peux me reconnaà®tre : " Toutes reà§oivent de l’argent public, qu’il s’agisse de l’Etat, de la Commission européenne ou d’institutions publiques internationales ". A tort : le baromètre de transparence évalue des ONG qui ont reà§u des subventions de la Commission européenne et du Ministère des Affaires étrangères (mais pas d " institutions internationales ") ou qui ont participé au Grenelle de l’environnement et à l’élaboration de normes communautaires, sans nécessairement recevoir de subventions publiques.

En lisant le baromètre, vous auriez pu constater que ceci est précisé page 12, en quatrième de couverture, dans le communiqué de presse, sur la page de présentation du baromètre et dans la présentation que j’en fait sur mon blog. En validant avec moi, conformément à une pratique habituelle, les propos que vous me prêtez, vous auriez évité cette erreur.

Vous vous attachez à la production et à la performance des ONG. Ce paramètre a été intégré et correspond au " rapport moral " que nous évaluons également. La définition que nous donnons du rapport moral, page 13, devrait vous satisfaire : " rapport moral : pour dépasser les limites mêmes du reporting, notation fondée sur ce qui est dit et non ce qui est fait ; certaines ONG publient ainsi un rapport moral qui développe une analyse critique de leur activité ". Seulement vingt-trois ONG sur quatre-vingt-douze ont publié un rapport moral évaluant leur production et leur efficacité.

Il est toujours difficile de demander à un système de s’autoréguler : notre baromètre de transparence plaide pour la création, à l’échelle nationale et européenne, d’un label " société civile " d’agrément aux ONG. Selon votre analyse, la transparence ne s’impose qu’aux seules ONG qui auraient " le temps et les moyens humains ". Or, l’influence d’une organisation ne se mesure pas uniquement à ses ressources humaines et financières : il serait incohérent de ne donner d’importance qu’aux ONG les mieux dotées.

Plus loin enfin, vous assénez : " se contenter de ce baromètre pour se faire une idée de l’association est idiot, voire dangereux ". Notre baromètre est une contribution, parmi d’autres, au débat public sur la nécessaire transparence de la société civile : j’ai confiance en nos lecteurs, qui saurons ne pas s’en " contenter " et nous citons par ailleurs, sans prétention à l’exhaustivité, les nombreux contrôles règlementaires qui pèsent sur les ONG pour en soulever les limites ainsi que les intiatives de la société civile5.

J’ai souhaité vous apporter ces quelques précisions sur cette étude que, visiblement, vous n’avez pas comprise : est-il " dangereux " de chercher à mesurer la transparence financière et la gouvernance des ONG ? C’est pourtant le coeur du débat : mais à§a, vous n’en parlez pas.

Je vous prie de croire, Madame, en l’assurance de mes salutations distinguées.

Bernard Carayon
Député (UMP) du Tarn
Président de la fondation d’entreprises Prometheus

Voir en ligne : L’article dans la rubrique Actus

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