Trois anciens responsables syndicaux de SeaFrance (devenu MyFerryLink) ont été mis en examen mardi pour abus de confiance dans une affaire liée aux comptes du comité d'entreprise, a-t-on appris de source judiciaire.

Didier Cappelle a succombé ce lundi matin à une crise cardiaque.

afp.com/Miguel Medina

Le président du conseil de surveillance de la Scop SeaFrance qui exploite MyFerryLink, Didier Cappelle, a succombé ce lundi matin à une crise cardiaque. Ce décès survient au lendemain de l'annonce par Eurotunnel de la vente au groupe danois DFDS de deux des trois ferries exploités par MyFerryLink, a-t-on appris auprès de la compagnie maritime.

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Didier Cappelle, 63 ans, "est mort d'une crise cardiaque ce matin", a indiqué le chargé de communication de MyFerryLink, Philippe Gallouedec, précisant que Didier Cappelle souffrait de problèmes cardiaques depuis longtemps.

En conflit avec le président d'Eurotunnel

Sa mort survient le lendemain de l'annonce par Eurotunnel du choix du danois DFDS pour la vente de deux de ses trois navires exploités par la compagnie MyFerryLink, émanation commerciale de la Scop SeaFrance, sur des liaisons entre la France et l'Angleterre.

Didier Cappelle, en conflit ouvert avec le président d'Eurotunnel, Jacques Gounon, privilégiait une autre solution fondée sur une association entre le personnel et des partenaires publics locaux.

Il avait, avant de devenir président du conseil de surveillance de la Scop, été le secrétaire général de la section CFDT de SeaFrance, avant qu'en mars 2012 elle ne soit radiée par François Chérèque, alors secrétaire général de la CFDT au plan national, pour des soupçons de "comportements délictueux" des responsables, et renommée "Syndicat Maritime Nord".

De fortes divisions

En avril, Didier Cappelle avait annoncé vouloir renvoyer le directeur général de MyFerryLink et son adjoint, Raphaël Doutrebente. Ils s'étaient, selon lui, "attribué des rémunérations exorbitantes", avaient "passé des contrats de conseil sans passer par le conseil de surveillance", et s'étaient rendus coupables de "trahison" en négociant secrètement avec un investisseur la reprise de la société.

Ces divisions internes avaient mené au placement de la Scop en sauvegarde judiciaire, qui devrait se muer en redressement dans les prochaines semaines.

La direction de la Scop SeaFrance a assuré ce lundi que DFDS s'était engagé à conserver le personnel des deux navires qui lui seront cédés. DFDS était l'une des deux sociétés de transport maritime transmanche, avec P&O, à avoir porté plainte devant les autorités de la concurrence britannique, contre les liens entre Eurotunnel et MyFerryLink, qui créaient, selon elles, un déséquilibre en leur défaveur.

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