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Rencontre El Khomri-Martinez : « Les désaccords se sont confirmés » sur la loi travail, selon le leader de la CGT

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a été reçu vendredi matin par la ministre du travail, Myriam El Khomri.

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Publié le 17 juin 2016 à 12h04, modifié le 17 juin 2016 à 15h58

Temps de Lecture 3 min.

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a été reçu vendredi matin par la ministre du travail, Myriam El Khomri.

Un « échange constructif », c’est ainsi que Philippe Martinez a qualifié l’entretien d’une heure trente qu’il a eu, vendredi 17 juin, avec Myriam El Khomri. Le secrétaire général de la CGT a adopté un ton résolument modéré, soulignant : « La ministre nous a écoutés. » Mais sur le fond, il n’y a aucun changement notable et les deux parties sont restées sur leurs positions.

La centrale a confirmé ses prochaines journées d’action, les 23 et 28 juin, tout en réitérant sa demande de suspension du débat parlementaire à laquelle la ministre du travail a déjà opposé une fin de non-recevoir. « On a précisé un certain nombre de points autour de la colonne vertébrale » du texte, à savoir l’article 2 qui, en donnant la priorité à la négociation d’entreprise sur le temps de travail, consacre l’inversion de la hiérarchie des normes.

Mais, pour cette première prise de contact, « nécessaire », a-t-il répété depuis le début de la contestation il y a plus de trois mois, M. Martinez parle plus de réécriture du projet de loi que de retrait. Mettant en avant six articles du texte, comme la hiérarchie des normes, le référendum d’entreprise, la définition des licenciements économiques, la médecine du travail, le leader de la CGT a souligné qu’il fallait « réécrire ou retirer » ces textes. « Ces désaccords sont confirmés aujourd’hui », a-t-il ajouté, en affirmant que « c’est le gouvernement qui gouverne et c’est lui qui a la main. On n’a pas écrit d’amendements, on a fait des propositions ».

La question du rôle des branches, pour mieux encadrer les accords d’entreprise, a été évoquée lors de cet entretien où la ministre, a dit M. Martinez, « a écouté attentivement. Elle va étudier nos propositions ». A propos de la volonté du rapporteur, Christophe Sirugue, de permettre aux branches de donner un avis sur les accords d’entreprises, le dirigeant syndical a affiché son opposition : « Un avis, cela ne veut rien dire, ce n’est pas contraignant, donc cela ne nous va pas. »

« Décrédibiliser le mouvement »

M. Martinez a déploré l’absence de réponse de François Hollande à la demande d’entretien des sept organisations engagées dans la contestation mais il a pris soin de ne pas polémiquer sur les suites de la manifestation du 14 juin et sur la mise en cause par Manuel Valls de la CGT dans les violences, se contentant de rappeler sa condamnation des incidents les plus graves et observant que « les casseurs sont là pour décrédibiliser le mouvement social ».

Du côté du cabinet de la ministre on se félicite du « retour du dialogue social » tout en actant l’absence de terrain d’entente : « Il était important de renouer le fil du dialogue, ils n’étaient venus à aucune réunion depuis le mois de janvier », fait-on remarquer dans l’entourage de la ministre. Elle-même a expliqué face aux télévisions : « Nous n’avons pas trouvé de consensus, ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas s’écouter ou se parler. »

Mme El Khomri a par ailleurs martelé qu’il était hors de question de toucher à l’article 2, sur les accords de branche en matière de temps de travail et qui cristallise les désaccords. « Les propositions m’ont été remises ce matin, nous allons les étudier comme celles de tous les autres syndicats. Enrichir le texte oui mais sans en dénaturer la philosophie », a-t-elle déclaré.

Cette rencontre ne devrait rien changer au calendrier de mobilisation prévu par l’intersyndicale qui se dit « déterminé » et exige toujours le retrait de la loi. Deux nouvelles grandes journées de manifestations sont prévus avant la fin juin. Les syndicats veulent peser au moment du retour du texte devant l’Assemblée nationale à partir du 5 juillet et lors de son vote au Sénat le 28 juin. Les centrales souhaitent, par ailleurs, signifier leur détermination face au gouvernement en remettant la votation citoyenne qu’ils ont organisée à la présidence de la république avant la fin du mois de juin.

Mais que les syndicats ne se méprennent pas a déjà prévenu Manuel Valls, le texte qui est discuté au Sénat depuis le 13 juin et pour lequel 200 amendements ont été déposés, « ira jusqu’au bout ».

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