Quelles perspectives d’action pour soutenir l’engagement des acteurs associatifs ?

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Quelles perspectives d'action pour soutenir l'engagement des acteurs associatifs ?

DQuelles perspectives d’action pour soutenir l’engagement des acteurs associatifs ? ES TENDANCES LOURDES

La définition de perspectives de soutien à l’engagement associatif nécessite tout d’abord d’identifier les tendances lourdes dans lesquelles s’inscrit l’action des associations.

- Une économie en mutation

Les associations subissent les contraintes directes ou indirectes des mutations économiques. Avec pour conséquences : l’augmentation croissante de la concurrence avec les entreprises commerciales … voire entre les associations, et l’apparition de modes de gestion associatifs calqués sur ceux du marché.

- Les évolutions de l’action publique

Les associations ont du mal à se retrouver dans les multiples évolutions de l’action publique. Parmi les plus significatives : la décentralisation et la territorialisation de l’action publique, la mise en place de la LOLF (loi organique relative aux lois de finance) entraînant des dispositifs d’évaluation inadaptés, la mise en concurrence par appel d’offres des associations avec opérateurs privés. Sans parler des contraintes administratives toujours plus lourdes ! Le processus de redéfinition desrelations entre l’État et les associations (Charte d’engagements réciproques) engagé à l’occasion du centenaire de la loi 1901 est loin d’avoir produit tous les fruits escomptés.

- La fragilisation des modèles d’action collective

En même temps que l’on constate l’essoufflement des modalités de renouvellement et de rajeunissement des membres et une approche souvent plus pragmatique de l’engagement bénévole, la montée en charge de la salarisation des acteurs associatifs fait apparaître des « zones grises » entre le travail bénévole, le travail salarié et le travail volontaire. Parallèlement, on voit émerger de nouvelles formes de regroupement (collectifs, groupes informels, réseaux) porteuses d’une nouvelle revendication participative et citoyenne, qui ne s’organisent pas sous la forme classique des associations déclarées.

Autant d’éléments qui ne manquent pas de dérouter les acteurs associatifs qui sont confrontés par ailleurs à des lourdeurs internes qui entravent l’émergence d’une nouvelle gouvernance associative.

Des pesanteurs internes

Les associations avouent en effet peiner à refonder leur projet et leur mode de fonctionnement, et à trouver une nouvelle façon de "vivre en association".

Deux difficultés sont ciblées de façon récurrente :
- une explicitation politique insuffisante des enjeux du projet,
- la cristallisation sur un modèle d’organisation restant très pyramidal (où "le sommet"concentre les fonctions de décision et de représentation, ce qui ne fait qu’aggraver une démobilisation de "la base").

DES QUESTIONS NÉVRALGIQUES

Les questions des associations se concentrent autour de quelques points névralgiques :
- quelle procédure de révision du projet associatif mettre en place ?
- quelle place donner aux administrateurs et aux salariés avec quelle répartition des rôles ?

ET VIVE LA LIBERTÉ !

DES PERSPECTIVES D’ACTION

Utiliser les atouts des associations

Pour jouer le rôle d’acteur social majeur, les associations ne manquent pas d’atouts :
- leur proximité voire leur immersion dans la réalité sociale fait d’elles des acteurs de premier rang pour écouter la demande sociale, l’aider à s’exprimer,
- leur capacité à mettre l’humain au centre de son projet fait d’elles un lieu d’intégration, de mise en synergies et d’épanouissement des individus,
- la non-lucrativité de leurs buts leur donne une potentialité d’ouverture à de nouvelles formes de gestion et de gouvernance et à de nouvelles conceptions de l’intérêt général et de l’utilité sociale.

Se donner des leviers

Ces atouts sont porteurs de transformation sociale pour peu que les associations se rendent collectivement capables sur leurs territoires d’activer les leviers dont elles disposent.

Au centre des évolutions à réaliser est posé l’enjeu de la liberté d’association : liberté de développer son propre projet et de pouvoir le faire évoluer, liberté de se choisir une organisation et un fonctionnement.

- comment faire face à l’accroissement de la responsabilité des dirigeants associatifs ?
- comment former, valoriser/valider les compétences acquises ?
- quel lien proposer à l’usager ? La dénonciation mille fois répétée de l’attitude consumériste ne débouche pas sur de nouvelles formes de participation.

Les associations ont à se réinterroger sur leurs finalités et leurs modes de production spécifiques.

Les associations ne doivent pas se laisser cantonner au rôle de réparateur. Elles doivent revendiquer leur position d’acteur central de la régulation sociale et politique.

Citons quelques pistes à explorer :

- mutualiser leurs ressources dans des « pôles de coopération » ;
- engager des partenariats avec les pouvoirs publics, mais aussi avec des entreprises marchandes ;
- développer des chartes et des contrats d’engagements réciproques avec les pouvoirs publics, afin de refuser ce qui serait banalisation et instrumentalisation ;
- inventer des démarches et des outils d’évaluation pertinents au regard des projets associatifs ;
- engager des actions de recherche et d’innovation, d’expérimentation.

Henri BUSNEL
FONDA Ouest / Réseau national des Maisons des associations

Tous les commentaires

27-05-2007 par Sellier

oui, faut solliciter entreprises marchandes, comme vous dites, à savoir les Entreprises Socialement Responsables, regroupées dans IMS Entreperendre pour la Cité. Suppose que vous connaissez, mais au cas o๠:
IMSentreprendre.com serez surpris du "trésor" Epargne Salariale : choix des salariés de financer tels projets sociaux, Fallait y penser...
part de Catherine bénévole NEF, Adie, etc... Good luck ! et merci.

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